Des nuages noirs qui viennent du nord

Lundi 26 août :

Deuxième étape : 15 km et dénivellé de -40m prévu pour la journée.

On s’aperçoit cependant rapidement que les denivellés annoncés sont les dénivellés moyens sur l’ensemble de l’étape après avoir passé la plus grande partie de la matinée à monter et descendre des collines. Il fait assez beau sur le début de journée. On se frotte à notre premier gué sans pont dès le départ de la première étape. Ca passe tranquille en enlevant les chaussures et en retroussant le pantalon. Quelques kilomètres plus loin par contre, on prend le parti d’enlever le pantalon parce que l’eau arrive au genou (sauf Pascal, mais Pascal est un sauvage qui peut porter 20kg et marcher pendant des heures sans s’arrêter :p). C’est vivifiant, et le mot est faible… Au final ça reste rigolo, et moi qui appréhendais pas mal les gués, me voilà à peu près rassurée.IMG_2380

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Au gué, au gué !!

Ensuite commence une longue marche avec un sympathique vent de face à travers une immense plaine de cendres cernée de glaciers et volcans. Y’a pas à dire, on est sur une autre planète. Après la pause déjeuner, la pluie, intermittente jusque là, ne s’arrêtera plus de tomber pendant presque 24h. Nous arrivons au refuge de Botnar dans une belle région verdoyante de mousse quasi fluorescente par endroit, entrecoupée de gorges et canyons. On trouve un créneau entre deux grosses averses pour monter la tente sous la bruine.

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Là, Victor essuie la tente…

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Les arc-en-ciel, c’est joli, mais ça n’annonce rien de beau côté météo…

Comme l’étape du jour était courte (on a mis 5h20, pauses comprises), on décide de faire une petite promenade d’une heure le long du canyon. Pas la meilleure idée du siècle : il pleut des cordes et on revient trempé. Certes la vue est jolie, mais on en profite pas vraiment sereinement avec la pluie cinglante.

Soirée épique. Je rechigne à sortir de la tente pour le diner tandis que mes braves compagnons vont affronter le vent et la pluie sous l’auvent de la cabane des toilettes pour faire chauffer l’eau pour la soupe et la purée. On assiste au triste spectacle d’un groupe d’allemand qui peine à faire cuire ses pâtes puis en renverse la moitié par terre en les servant et finit par les manger ce qu’il en reste debout, sous la pluie. Faut avoir un petit côté maso pour être content d’être là quand même… Couchés à 20h30…

 

Mardi 27 août :

Il pleut, il mouille, c’est la fête à la grenouille… Il a plu toute la nuit, et il pleut encore.

Avec Victor, on tente de saisir le moment propice pour plier la tente pendant une accalmie. C’est un échec total : la pluie reprend de plus belle en plein milieu du pliage et on range une tente trempée… Victor est de mauvaise humeur et en plus ça alourdit son sac !

L’étape du jour doit nous amener à Þórsmörk en 15km et -300m. La pluie faiblit tout de même et après quelques traversées de canyons nous arrivons en vue de la vallée de Þórsmörk. On sait que l’on se rapproche de l’arrivée lorsque l’on commence à croiser quelques arbres, qui font la fierté des islandais. Ils ne paient pas vraiment de mine avec leurs maigres troncs. Juste avant l’entrée dans le “bois de Thor” (Þórsmörk quoi), on doit traverser le plus gros gué du trek, sous la bruine et le vent. Qu’est-ce qu’on s’amuse quand même… Entre temps, ma batterie d’appareil photo a s’est définitivement vidée, c’est triiiste :’(. Ensuite on décide de suivre la piste des marcheurs et non la piste 4×4. Résultat on se rallonge copieusement la distance et le dénivellé. Dans les hautes herbes, mes chaussures prennent l’eau et je commence à patauger dans mes chaussettes. Ca me met de (très) méchante humeur mais on finit par arriver à un des trois refuges de Þórsmörk. Certes, c’est pas celui que l’on visait, mais au moins, dans celui-là il y a un petit restaurant. Résultat, après notre pique-nique venteux, on va se prendre un chocolat chaud et profiter du confort d’un intérieur chauffé… (Parce que depuis le début, on a pas dépassé les 10°C en température maximum).

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Oh, un arbre !

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Oh, un rhinocéros !

On repart pour quelques kilomètres -et sous le soleil cette fois !- afin de diminuer au maximum l’étape du lendemain (la plus longue) et on évite un dernier gué bien méchant grâce à un pont mobile. Pour le diner, on profite même d’une salle fermée, qui nous permet de manger au chaud, au milieu d’une colo d’ado anglais bruyants qui ont du manger de la crème et de l’huile si l’on se fie aux 2 seuls ingrédients ajoutés en quantité phénomènale dans l’énorme marmite… Avant d’aller se coucher, on se réchauffe auprès du brasier qui rougeoie dans le barbecue et une fois que l’on estime puer suffisamment la fumée, on va gentiment retrouver nos duvets !

 

Mercredi 28 août : Environ 25km et +1000m/-1000m de dénivellé

Une grosse journée nous attend alors on se lève tôt, sachant qu’il nous faut presque 2 heures chaque matin le temps de nous préparer, de tout ranger, de prendre le ptit-déjeuner et préparer les thermos de thé… Tout un rituel !

A 8h20, nous voilà sur le sentier, prêt à affronter les 1000m de dénivellés positifs du matin.

Il fait assez beau et on profite d’une vue dégagée sur les deux glaciers de l’Eyjafjallajökull (très connu depuis l’éruption qui a paralysé l’Europe en mai 2010) et du Mýrdalsjökull (moins connu du grand public et pourtant très connu des islandais puisqu’il abrite le redoutable volcan sous-glaciaire Katla dont les éruptions dévastatrices suivent quasi systématiquement celles de l’Eyjafjöll…). Le parcours du jour nous fait passer entre ces deux glaciers. En tout cas, ça grimpe dur sur les 10 premiers km et on enlève rapidement la polaire et le pantalon de pluie…. Il y a même quelques cordes pour nous aider sur quelques passages escarpés ou proches d’un ravin. On traverse un plateau cinglé par un vent violent avec une vue imprenable sur le Mýrdalsjökull avant d’entamer les derniers 200m de dénivellé.

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“You’re entering Mordor” nous lance alors une randonneuse croisée sur le chemin. Et effectivement, nous traversons désormais un désert de cendres fumant au milieu des névés. Assurément peu d’endroits sur Terre ressemblent autant à la porte des Enfers, le décor est réellement saisissant… On arrive au refuge après 4h de marche pour la pause déjeuner.

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Le brouillard est en train de tomber, plongeant les reliefs dans une atmosphère encore plus inquiétante. Nous sommes seuls dans le refuge et nous prenons une longue pause avant de repartir pour la descente vers Skogar.

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Le temps est plus capricieux, et si on évite l’épais brouillard, les nuages bas et la bruine ne nous permettront plus de profiter de la vue sur les glaciers. On a choisi de prendre la version longue car plus jolie (mais on ne sait pas de combien ça nous rallonge), qui longe la rivière descendant des glaciers. On traverse un pont de glace qui ne m’inspire pas franchement confiance, mais bon, on évite ainsi le passage à gué… Ca cascade de partout au milieu des collines moussues et on arrête bientôt de compter les chutes d’eau tant il y en a ! On atteint un pont au dessus du torrent avec une échelle d’un côté, et pas d’échelle de l’autre. Il faut donc faire des pieds et des mains (au sens propre !) pour passer.

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La descente finit par nous paraitre interminable. Enfin, on en voit le bout, et aux alentours de 18h30 nous sommes au pied de Skogafoss, la dernière et la plus imposante des cascades du parcours.

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Youpi !!

You-you-youpi !!! Nous sommes arrivés au bout de notre premier trek. Victor peut à peine marcher entre l’aggravation de sa tendinite et le déclenchement de sa douleur au genou et Cécile et moi avons gagné de gentilles tendinites au tendon d’Achille, mais on est arrivé !!

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