Tour du Toubkal 2/3

 

Tour du Toubkal, day 4 :

Au réveil, surprise : un marocain est dehors. C’est le chef du village semble-t-il. Il est venu  :
1, voir si on pensait passer le col Tizi n Ouanoum et tenter de nous en dissuader,
2, nous réclamer de l’argent pour la nuit.

Nous prenons bien note de sa mise en garde et lui assurons que nous ferons demi-tour si les conditions ne sont pas réunies. Quant à l’argent, après lui avoir bien fait comprendre que nous n’avions pas l’intention de payer, je finis par lui laisser les deux seules pièces de monnaie qui traînent dans mon sac. Puis nous prenons la route.

Notre abri

Comme chaque jour le ciel de ce début de matinée est sans nuage. Ce passage est superbe et je ne regrette pas de le faire ce matin, reposée et sous le soleil pour profiter du panorama !

La vue au réveil

Lac d’Ifni

Les formes et les couleurs sont vraiment photogéniques

Nous faisons une petite pause au campement (désert) pour faire le plein d’eau au lac et prendre un petit-déjeuner spartiate (sans eau chaude, nos petit-dej se composent de muesli avec un peu de lait en poudre dans de l’eau froide, et pour ce matin, comme les pastilles purifiantes n’ont pas encore agi, il se compose… de muesli sec. Miam).

Les nuages arrivent vite !

Nous croisons un berger avec son troupeau de chèvres. Les bergers sont les mecs les plus peace qu’on croise. Ils nous saluent et nous jettent un regard vaguement curieux mais ne cherchent jamais à nous vendre quoique ce soit ou à nous réclamer de l’argent pour une raison X ou Y. Pendant une heure, nous traversons une moraine fort désagréable sous les pieds, quoique plate.

Pierre qui roule n’amasse pas mousse

Chevreaux trop mimi

Encore des cailloux

Le torrent que l’on remonte peu à peu

Le col est invisible : les sommets se sont déjà couverts. Un peu après 12h et autour de 2900m d’altitude, alors que nous pensons avoir fait une bonne partie du chemin jusqu’au col (environ les ⅔ de la distance depuis notre petit-déjeuner en 2h45 de marche), nous faisons une pause pique-nique au soleil et à l’abri du vent.

Le moral est bon, les jambes vont bien et nous reprenons la route, prêts à grimper les derniers 800m de dénivelé jusqu’au col. On repart un peu avant 13h.

Cascade de glace

Premier névé

Le col est ENFIN en vue

On atteindra le col à 16h, après 3h éprouvantes (enfin, sauf pour Pascal qui aime bien les pentes de neige et les pas d’escalade).

Tizi n Ouanoum : 3684m et beaucoup d’efforts…

Rochers englacés au col

Nous entamons une descente prudente dans la face nord copieusement enneigée de l’autre côté du col.

D’un seul coup, Victor nous annonce paniqué “C’était pas le bon col, faut tout remonter !!”. Moment de stupeur et de flottement, puis finalement, une fois le cerveau rebranché, il réalise qu’effectivement son GPS s’est momentanément trompé de position…

Dans la descente, la pente finit par s’adoucir, et bientôt on aperçoit le fond de vallée qui nous permet de ne plus scruter en permanence le GPS pour rester dans la trace du sentier invisible sous la neige.

Ca sent enfin l’arrivée, nous sommes soulagés et la descente est en plus facile et peu fatigante dans cette neige. A 17h30, à travers l’épais brouillard qui nous a rattrapé, nous poussons un grand cri de victoire en devinant la forme du refuge du Toubkal.

Wouhou

Les guides locaux sont assez étonnés de nous voir débarquer depuis le col sans guide et nous demandent les conditions du sentier.

Nous sommes assez vite d’accord pour passer la nuit au refuge et y prendre la demi-pension plutôt que de monter nos tentes dans la neige et nous passons une agréable soirée au chaud.

Tour du Toubkal, day 5 :

La nuit, par contre fut courte. A partir de 4h du matin, les occupants de notre dortoir commencent à s’agiter à allumer les frontales et à claquer les portes. Pour nous qui avons décidé de faire une grasse matinée jusqu’à 5h30, c’est plutôt agaçant… Vers 6h30 nous haussons les crampons en sortant du refuge et entamons l’ascension du Toubkal éclairés par les lueurs de l’aurore.

Un peu plus de 900m de montée nous attendent. Pour la première fois depuis le début de la semaine nous ne sommes pas seuls. Beaucoup de monde, avec guide ou non se lancent dans cette ascension facile.

Le soleil vient de se lever…

Encore une belle journée…

Et on va bientôt arriver…

Au sommet

De notre côté nous sommes bien acclimatés désormais, le chemin est facile et nos sacs sont vides car nous avons laissé nos affaires au refuge, donc nous grimpons sans trop de peine jusqu’au moment où nous nous trouvons exposés au vent. Les rafales sont violentes voire très violentes et il fait un froid polaire (-15°C à vue de nez gelé).

Nous prenons quand même le temps d’admirer le paysage sur la crête et bien nous en prend car peu après (et à peine 10 minutes avant d’atteindre le sommet) les nuages décident de s’accrocher sur le Toubkal et ne le quitteront plus.

Entre deux rafales

La pyramide sommitale est visible encore pour quelques instants

Vue plongeante sur le Haut Atlas

Nous arrivons au sommet vers 9h15.

Yipee

Prends vite la photo mec parce que ça meule sévère

Après les quelques photos d’usage au sommet, nous entamons la descente.

A l’abri du vent, on a regagné des degrés

Down down

Retour au refuge vers 11h et nous prenons notre temps pour refaire nos sacs et déjeuner avant d’emprunter le sentier de descente qui ramène à Imlil. Et on en croise du monde sur ce sentier. Randonneurs, guides, muletiers et mules, touristes portés par des mules : c’est une vraie autoroute ! 

Mais le paysage est très beau. Nous quittons assez rapidement la neige et suivons un joli torrent en contrebas.

On ne verra donc pas le Toubkal

Retour aux rochers nus

Tiens, deux touristes

Alors que nous atteignons en milieu d’après-midi l’intersection entre le chemin de retour vers Imlil et celui que nous avons décidé de prendre qui mène vers un col et une autre vallée, je suis motivée pour me poser tôt et profiter d’une journée un peu plus reposante que les précédentes. Mais mes compagnons préfèrent continuer car il est un peu tôt. Très peu enchantée par la montée qui nous attend je traîne pas mal des pieds. Après une petite heure de montée (pendant laquelle je râle copieusement intérieurement :“oui, moi je voulais faire une journée tranquille, tout ça tout ça…”) et un coup d’oeil à la carte, il est temps de chercher sérieusement un point de bivouac car le terrain semble assez peu propice au plantage de tente (on remonte un torrent).

On voit presque jusqu’à Imlil. Au fond à droite on aperçoit le col du tout premier jour.

Nous avons à nouveau quitté les foules en tout cas. Il nous faut bien 45 minutes pour identifier une zone acceptable pour planter deux tentes et vers 19h nous sommes enfin installés.

Bivouac !

Victor fait sa lessive

On jette de temps en temps des regards en coin au berger dont le troupeau a son terrain de jeu tout autour de nous. On se demande s’il va venir nous déloger de notre bivouac ou venir nous demander des sous. Mais non, il se contente de courir partout sur du terrain accidenté pour rassembler ses chèvres en leur jetant des cailloux. Impressionnant de condition physique et de dextérité…Nous profitons du torrent pour une opération nettoyage (de nous-même et de quelques vêtements) puis on se prépare un repas sommaire à base de semoule (on a fait remplir le thermos au refuge avant de partir). Avant de nous coucher, une charmante et énorme araignée vient nous souhaiter bonne nuit en sortant de sous la tente… J’ai vérifié l’intérieur de mes chaussures plutôt deux fois qu’une après cette rencontre.

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