Ice and sun

Dimanche 27 mai : J’ouvre les yeux un peu avant 5h du matin, réveillée par une luminosité qui vient chatouiller mon masque (indispensable vu qu’il n’y a pas de volets…). Qu’elle est donc cette étrange lumière ??? Un rayon de soleil !!! Sans blague, il fait un temps radieux et j’hésite à me lever pour aller prendre des photos… Oui mais bon, la flemme l’emporte et je retourne finir ma nuit au chaud… En tout cas, on arrive au port à 8h15, charmés par le beau temps, un peu déçus de ne pas pouvoir en profiter sur les îles Vestmann mais on en profitera sur le « continent » au moins !

 

 

A moins que… A moins que le ferry ne parte pas. Ce qui semble bien être le cas, car à 8h30, pas âme qui vive autour du bâteau, à part un monsieur avec son sac, qui repart tout penaud vers 8h40. Bien bien bien… Pourtant on s’est renseigné la veille sur les horaires… On repart vers l’auberge pour nous re-renseigner et déposer nos sacs de rando. Résultat : c’est le dimanche de Pentecôte et le premier ferry est à 11h30. Bon, ni une ni deux, on laisse nos sacs et on part grimper le volcan qu’on n’avait pas encore fait ! Hop hop, il fait beau c’est un vrai bonheur. Il y a un sacré vent sur la montée (pas très longue par ailleurs) et encore plus au sommet mais c’est une vue indescriptible qui s’offre à nous en haut. On se retrouve de manière inattendue (car jusque là on avait la tête dans la pente :p) face à un panorama grandiose : le terrain volcanique et le cratère de l’île, un large bras de mer et en toile de fond, un immense glacier. C’est fabuleux. On commence à prendre conscience de ce que ce pays recèle de beautés. Rien que d’y repenser : grrraou…

 

 

Il faut bien redescendre parce que l’on n’a pas l’intention de louper le ferry. En réalité on est en avance et on part se prendre un café au lait. On se retrouve avec chacun un demi-litre de café au lait et on se regarde en coin en se rappelant qu’il va falloir affronter la terrible épreuve du ferry… Burp. En fait, il n’y a pas une vague et la traversée est super agréable. Rien à voir avec l’aller. On profite d’un panorama de rêve avec d’un côté les îles Vestmann qui s’éloignent et de l’autre le grand glacier du Myrdasjokull qui occupe une bonne partie de notre champ de vision. C’est trop cooool ce beau temps !!!

 

Retour sur la terre ferme ; on retrouve Titine qui va bien et on reprend la route 1 vers l’est.

Cette fameuse route 1 est celle qui fait une boucle tout autour de l’Islande. Elle est en très bon état et on peut y rouler à 90km/h tout le long. En plus comme on ne croise pas grand monde dessus, on prend vite l’habitude de rouler au milieu de la route, ce qui rend la tenue de route plus facile quand on est au volant d’une voiture en plastique qui n’apprécie que modéremment le vent violent qui souffle sur les plaines (de la Bretagne armoricaine, ou pas). Comme il n’y a plus de magasin Bo-bo-bo-BONUS dans les parages, on joue à repérer les cascades. C’est assez simple : il y en partout ! Pour planter le décor, il faut imaginer d’un côté une vaste plaine de lave recouverte de mousse (ou pas selon les coins) et de l’autre des montagnes surmontées par un glacier. Du coup, de l’eau s’écoule un peu partout à flanc de montagne. On s’arrête au pied des cascades les plus imposantes (et donc les plus touristiques).

 

Notamment Skogafoss. On emprunte l’escalier (ah oui, ils adooorent faire des escaliers sur les sentiers de rando les plus empruntés ici) qui arrive au sommet et on prolonge la promenade vers l’infini et au-delà. En réalité on s’arrête avant mais les paysages sont grandioses ; on est tout seul et il fait un temps incroyable : on marche en t-shirt ! Cette petite portion de chemin est la fin d’un itinéraire de trek particulièrement réputé quoiqu’impraticable à cette période de l’année et ça donne sacrément envie…

 

Allez, on reprend la route vers Vik et ses falaises. Vik est la ville la plus pluvieuse d’Islande « Si vous avez du beau temps, estimez-vous heureux. » dixit le Routard. Bah on s’estime très heureux, merci 😀 ! Juste avant Vik on fait une escale près des falaises de Dirholaey dont l’arche en fait le « Etretat » local. C’est moins beau qu’Etretat mais par contre y’a des macareux partout :p. Sauf qu’en cette période de nidification l’accès est interdit. On se contente donc de profiter du panorama sur la plage et le glacier. A Vik on se promène un peu sur la plage de galets noirs. L’eau est frisquette.  Ptet 7 ou 8°C…

 

Allez on reprend à nouveau la route.

 

 

 

On s’interrompt pour une petite ballade (une histoire de lac inattendu en haut d’une chute d’eau) en chemin puis on finit par arriver à notre camping où l’on a prévu de rester 3 nuits. L’arrivée est à nouveau époustouflante. Depuis déjà un moment on longeait le Vatnajokull, le plus grand glacier d’Islande (de la taille de la Corse) en se rapprochant progressivement des langues glaciaires mais là on arrive réellement au pied du glacier.

 

On arrive après la fermeture du camping du coup on s’installe sans payer : on régularisera demain. Le camping est très grand, la pelouse est nickel : on a envie de se rouler dessus, c’est un grand tapis tout moelleux. En plus il n’y a quasiment personne, pas trop de vent et une vue somptueuse.

 

 

Tout heureux on se lance dans la préparation gastronomique du soir en étrennant notre réchaud à gaz. L’expérience tourne court rapidement. Je me suis plantée de cartouche de gaz… La perspective de manger du pain et du fromage ne me console que moyennement et on décide de tenter notre chance à la station service située 5km plus loin, qui est aussi le seul point de ravitaillement à presque 100km à la ronde… Heureusement elle ferme tard et encore plus heureusement, ils ont des cartouches qui vont bien. La soupe est sauvéééée !!! Je mets un gros vent au caissier qui essaye de me parler français alors que j’enchaine mes phrases en anglais mais je me rachète en lui offrant notre cartouche de gaz inutilisable.

 

Retour au camping le sourire aux lèvres : youpi, on va pouvoir manger une soupe déshydratée et un sachet de riz uncle ben’s. Le genre de repas qui me semblerait plutôt déprimant à Paris. Là c’est juste le bonheur. C’est fou l’évolution de notre échelle de confort et de satisfaction. Le temps que je médite sur la beauté de l’endroit et sur le programme du lendemain, Victor a mangé tout le riz uncle ben’s et je jette un regard tout triste à la gamelle presque vide en écoutant mon estomac pleurer. (ok ok, j’en rajoute un peu, n’empêche que si tu tournes la tête 2 minutes, Victor mange touuut ce qu’il peut et c’est la dernière fois que je me fais avoir).

 

Ensuite y’a plus qu’à faire la vaisselle et à aller bouquiner avant de tomber dans les bras de Morphée. C’est là que l’on fait connaissance avec le froid. Parce que oui, on a beau marcher en t-shirt en journée, là, en pleine nuit ça caille sévère… Même avec le duvet, le drap de soie et la polaire on ne parvient pas à se réchauffer. C’est un mauvais moment à passer et il faut attendre 5 heures du matin pour que le soleil commence à chauffer la tente et qu’on soit bien bien bien.

 

Lundi 28 mai : Aujourd’hui rando ! Il fait beau 🙂 pas un nouache à l’horizon ! On a prévu de faire une grande boucle qui longe deux langues glaciaires et que l’on peut rallonger en grimpant un sommet de 1100m. Première étape : Svartifoss : une cascade qui dégringole au milieu d’orgues basaltiques.

 

Puis on entame notre grande boucle sous un soleil radieux, entourés par une large langue glaciaire au loin et des sommets plus ou moins enneigés. On atteint un premier palier : Les montagnes prennent des teintes pastels : vert, ocre, rose, violet : une vraie palette de peintre.

 

On entame une première grimpette un peu plus marquée qu’avant pour arriver sur la naissance d’une première langue glaciaire. On entend régulièrement des morceaux de glace s’écraser plus bas et on en voit un en direct. Des cascades de glace fondue ruissellent sur la montagne et tombent sur la langue de glace.

 

C’est très beau et c’est l’heure de la pause thé/barre de céréales. On discute un peu avec deux randonneuses américaines qui suivent nos traces puis on poursuit notre chemin. Après quelques hésitations, on décide de prendre la bifurcation vers le sommet et on entame une petite grimpette sur un pierrier. On traverse deux-trois plaques de glace en enfonçant bien les pieds pour ne pas glisser. Puis on finit par se retrouver devant une énorme plaque de glace sur une pente sacrément raide et on décide sagement de faire demi-tour pour éviter de faire de la luge sur les fesses jusqu’en bas… (On aura confirmation à notre retour que c’est en effet un peu tôt dans la saison pour atteindre le sommet sans équipement spécifique).

 

On recroise les américaines, dont une est très déçue de ne pas pouvoir aller plus haut et l’autre très contente :p. Maintenant il nous faut trouver notre point de pique-nique, et on décide que ça sera dès que l’on aura une belle vue sur la deuxième langue glaciaire. Celle-ci se fait sacrément désirer car il nous faut un bon bout de temps avant d’atteindre THE point de vue de la rando. Un panorama à couper le souffle.

 

La langue glaciaire s’étend à 180°C sous nos pieds et nos yeux. C’est fabuleux. Les mots manquent pour décrire le saisissement quand on découvre d’un seul coup cette vision. On fait une longue pause pique-nique, pour profiter et dévorer des yeux la beauté de la nature qui s’offre à nous. Revoilà les américaines, exténuées, avec qui on discute un moment.

Arrive le moment où il faut repartir. A regret on quitte notre bout de rocher et on continue notre chemin. Sans quitter des yeux le glacier, heureusement. On se rapproche de la fin et on refait une pause car on n’a pas du tout envie de terminer cette rando. C’est trop beau, c’est trop dur de partir !

 

Et puis bon, nos pas finissent tout de même par nous guider jusqu’au camping où l’on s’allonge dans l’herbe pour une petite sieste bien méritée.

 

Sur toute une partie de la rando on a essayé tant bien que mal de se protéger du soleil parce que ça craaaaame. On avait pas prévu ce temps là nous et la crème solaire est restée en France… Résultat, des jolis coups de soleil sur le nez et les épaules pour moi, et dans le cou pour Victor. Ca c’est la meilleure tout de même !!!

En tout cas cette fois on a prévu les pièces pour la douche (payante). On a aussi réservé une rando sur glace pour le lendemain matin. On va se coucher et on grelotte à nouveau pendant la moitié de la nuit…

 

La suite au prochaine épisode !

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