Dans la jungle, terrible jungle (o-wiiiiiiiiiim-o-weh o-wim-o-weh)

Nous voilà dans la région du Chiapas depuis 3 jours (ce qui amène Victor à faire des blagues très raffinées).

 

Jeudi après une nuit dans le bus, nous arrivons frais et dispo à San Cristobal de la Casas un peu avant 7h du matin. On trouve d’abord un hotel puis on va se prendre un bon petit-dej sur le zocalo. On m’amène une montagne de fruits impossible à terminer… On se promène dans la ville (comme d’hab quoi !) ; c’est entouré de montagnes et il y a des petites ruelles pavées avec pas mal de café et restaurants. Plutot sympathique donc. On est quand même méfiants de par les mises en garde de notre guide et de la gérante de l’hotel.

 

L’après-midi, on va visiter le village indien de San Juan Chamula. Là on ne se sent plus du tout à l’aise. On ne passe pas inaperçu dans cette endroit où ils portent des vêtements traditionnels. On est assailli par une marmaille qui mendie ou essaye de nous vendre des souvenirs et on est les seuls européens à se ballader. On va quand même déjeuner au marché où un chien errant essaye de nous faire les yeux doux. On n’ose tout de meme pas lui donner nos déchets de poulet, pensant que ça ne sera pas bien perçu. Il y a juste un morceau de tortilla qui tombe malencontreusement au sol.
Le clou du village c’est son église et les pratiques religieuses du village. Il est interdit de prendre des photos à l’intérieur de l’édifice mais la visite est saisissante et contribue au sentiment de malaise. On a l’impression de pénétrer dans le temple d’une secte. L’allée centrale jusqu’à l’autel est envahi d’aiguilles de pin au sol. Des espaces sont laissés cependant sur tout le tour de l’église et des centaines de bougies sur des bancs contre les murs ou bien à même le sol scintillent et enfument les lieux. Victor regarde ça les yeux écarquillés tellement le risque que ça prenne feu semble important. Par petits groupes les gens sont debout ou à genoux auprès de bougies qu’ils allument et posent au sol en dégageant un cercle sans aiguille de pin. Et ils prient tout haut. Un peu flippant tout ça. On ressort et on reprend un « combi » (un minibus quoi) pour San Cristobal.

Eglise de San Juan Chamula

Eglise de San Juan Chamula

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Le lendemain, on quitte San Cristobal dès 5 heures du matin (!) dans un minibus touristique. Direction Palenque en faisant 2 étapes sur la route. On finit notre nuit dans le mini-bus, malgré les nombreux « topes » (les dos d’âne locaux, particulièrement vicieux) et les deux espagnols qui trouvent que 5 heures du matin c’est l’horaire idéal pour se raconter leur vie. Ca y est, on est dans la jungle. Il fait chaud et super moite-moite. Il y a beaucoup de reliefs, c’est très joli malgré les nuages. Les villages que l’on traverse ont l’air relativement isolés. Beaucoup de constructions en bois et de gamins qui ne semblent pas aller à l’école. Ce qui frappe aussi, ce sont les nombreux flancs de montagnes en cours de déforestation : parcelles brûlées ou replantées de palmiers : cela grignote la jungle de manière flagrante…
Première étape de notre journée : Agua Azul. Comme son nom l’indique, l’eau qui tombe des cascades ici est d’un très beau bleu et l’on peut se baigner à certains endroits. Sauf quand il a plu récemment. Hors là, il pleut des chiens et des chats comme diraient nos amis anglais… Ca a un petit air d’Iguazu il y a 5 ans… Les eaux sont marronatres et très tumultueuses. La pluie finit par se calmer mais pour l’eau azul, on peut revenir… Les cascades restent nombreuses et jolies et une fois la pluie passée et les gros groupes de touristes évités la promenade est agréable.

 

Deuxième étape : Misol-Ha. C’est une autre cascade, plus imposante que les précédentes. Cette fois le soleil pointe le bout de son nez mais c’est la cascade elle-même qui s’occupe de nous mouiller. On peut passer derrière si l’on veut prendre une douche. Victor y fait un tour rapide pendant que je garde mon appareil photo au sec.
Une limonade et un paquet de Cheetos plus tard, on peut finir notre excursion jusqu’à notre hotel de Palenque. Nous n’avons pas pris l’option avec la visites des ruines (qui sont la principale raison de venir à Palenque) car nous préférons avoir plus de temps pour les voir par nous-même, sans horaires imposés. On se retrouve donc en début d’aprem à Palenque où il n’y a pas franchement grand chose à faire et où il pleut une bonne partie de l’aprem. Du coup on profite de la clim de l’hotel !

Azul...

Azul…

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Misol Ha

Misol Ha

 

 

Samedi on a pris également une excursion pour aller visiter deux sites archéologiques mayas : Yaxchilan et Bonampak. Départ à 6 heures du matin : c’est pas facile les vacances… On est 8 dans le minibus en plus du chauffeur. C’est peu, donc c’est plutot sympa et en plus il ne pleut pas ! On traverse à nouveau la jungle et de nombreux petits bleds en bordure de la route composés essentiellement de cabanes en bois. Tous les hommes que l’on croise porte une machette et on en voit pas débrouissailler les bords de route à l’aide celle-ci.
Le premier site que l’on va visiter – Yaxchilan – se rejoint depuis le village de Frontera Correzal qui se trouve au bord de la rivière qui sert de frontière entre la Mexique et le Guatemala, à près de 3 heures de route de Palenque. Puis on rejoint les ruines en « lancha » : un genre de pirogue à moteur. Le seul moyen d’accès au site se fait par la rivière frontalière en 40 minutes de pirogue. On débarque au milieu de la jungle. Je décide rapidement de mettre mon pantalon au lieu du short car les moustiques sont au taquet malgré le répulsif… Il fait chaud et très humide. Les ruines sont vraiment en pleine jungle, il y a peu de touristes, c’est génial ! On traverse un premier édifice où des dizaines de chauve-souris ont élu domicile et Victor se fait des petites frayeurs tout seul en se prenant pour Batman.

 

On arrive alors sur la place principale au milieu des cris impressionnants des singes hurleurs (et des bourdonnements des moustiques). On essaye d’imaginer ce qu’ont pu ressentir les explorateurs lorsqu’ils ont découvert ces ruines après presque un millénaire d’abandon… Le décor est assez magique : tous ces temples au milieu de la végétation luxuriante et des singes qui pointent le bout de leur nez et dont les lieux résonnent des hurlements ! Après un peu moins de 2 heures sur place, on reprend la lancha et en route on croise des crocos.

 

Après déjeuner on reprend la route vers le deuxième site : Bonampak. Il est plus petit mais célèbre pour ces stèles et ces fresques bien conservées. Cela complète bien la journée. Vers 16h30 on reprend la route pour retourner sur Palenque. La nuit tombe tôt et les cabanes des locaux sont à peine éclairés. De retour à Palenque presque 3 heures plus tard on se fait notre premier repas non local : pizza ! Mais bon, comme on prend la mexicaine, ça compte presque comme local quand même . Puis on finit par un tour dans un café : moi je teste une boisson du coin, le tascalate (à nouveau à base de mais et cacao : c’est bon et meilleur que le tejate de Oaxaca) et Victor prend un café (c’est local aussi ils en cultivent pas mal dans le Chiapas).

 

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Perdu dans la jungle...

Perdu dans la jungle…

Un singe hurleur

Un singe hurleur

Un crocodile Guatemalteque

Un crocodile Guatemalteque

 

Les fresques de Bonampak

Les fresques de Bonampak

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Dimanche on part visiter le célèbre et donc très fréquenté site archéologique de Palenque. Il a plu toute la nuit jusqu’à 9 heures du matin, mais heureusement, la pluie s’arrete pour la durée de notre visite !
Malgré l’environnement moins sauvage que Yaxchilan car plus dégagé autour des batiments, Palenque est plus impressionnant au niveau de l’architecture des temples et palais et sur leur niveau de conservation. Victor décide entre-temps de se rebaptiser « jaguar-serpent » du nom d’un dirigeant renommé des lieux. On grimpe un peu partout pour profiter des belles vues sur le site et malgré l’absence de pluie on est rapidement trempé. Certains bâtiments sont encore enfouis dans la jungle et bordent une succession de petites cascades : c’est vraiment un très beau site même si on réussit pas à voir de toucan ! On y passe 3 bonnes heures avant de retourner en ville pour prendre le bus pour Villa Hermosa qui nous sert d’étape pour louer une voiture et partir vers la péninsule du Yucatan dès demain. A peine arrivés au terminal de bus, une pluie diluvienne s’abat sur la ville… Finalement, on a eu de la chance !

Palenque

Palenque

Et je leur ai dit : ce tombeau sera votre tombeau !!!

Et je leur ai dit : ce tombeau sera votre tombeau !!!

Parce que j'avais aussi pensé à "bande de chacals, vous allez tous crever comme des chacals...

Parce que j’avais aussi pensé à « bande de chacals, vous allez crever comme des chacals… »

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Suerte

 

ps: une petite carte pour ceux qui sont perdus

http://maps.google.com/maps/ms?ie=UTF&msa=0&msid=208813036525363671309.0004eadd709e3718b9daa

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1 réponse

  1. Céline dit :

    Magnifique vos photos ! J’ai hâte que tu me racontes ce beau voyage ! Gros bisous. Céline

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