Angelus Track
Le week-end dernier, c’était la fête nationale : le Waitangi Day.
Pour les mauvais élèves qui ne se souviennent pas de l’instant culture de l’an passé sur le sujet, il s’agit de la commémoration de la signature du traité entre les Maoris et les Européens.
A vrai dire, pour nous c’est surtout un week-end prolongé qui nous donne l’occasion de partir randonner un peu plus loin qu’Arthur’s Pass.
J’avais promis à Victor que je retournerais avec plaisir à Angelus Lake et du coup nous lorgnions la météo du coin de l’oeil. Les prévisions semblant prometteuses, nous avons réservé le dernier emplacement de tente libre à Angelus Lake (la hut était déjà complète) pour le samedi soir. Harriett nous a gentiment prêté une tente empruntée au club universitaire et nous voilà partis vendredi soir sur la route de Lewis Pass, après quelques bouchons à la sortie de Christchurch. Dodo en route, au même parking exactement qu’un an plus tôt. Cette année par contre, pas de pluie au programme. Je dirais même que le niveau des rivières est bas (copyright Beef).
Le lendemain, après un petit-déjeuner sur la route à Murchison, nous commençons la randonnée à 10h. Le programme est relativement tranquille avec seulement 12km de marche, le tout sur une crête. Qui dit crête dit montée dès le début ; on grimpe donc pendant une petit heure, le temps d’atteindre le sommet du Mt Robert.
Ensuite c’est panorama non stop pendant quatre heures.
Il fait très beau et nous avons une vue imprenable sur Nelson Lakes et Kahurangi National Park au loin. De petits lacs parsèment le paysage et donnent des couleurs à cet univers par endroit très minéral.
Plus très loin de l’arrivée, Victor réclame une pause pour profiter de l’endroit mais, reconnaissant les lieux, je l’encourage à continuer à marcher cinq minutes de plus pour s’arrêter avec la vue magique et inattendue sur le lac Angelus.
Nous descendons ensuite vers le refuge et allons planter la tente. Il n’y a que cinq emplacement de camping au bord du lac, et nous sommes les premiers ; nous pouvons donc choisir le meilleur emplacement (et le moins bosselé par les mottes de mousse et les tussocks).
Ensuite c’est l’heure de la baignade ! Victor fait sa chochotte, mais au bout de 10 minutes, il finit par glisser sur un rocher et tombe dans l’eau jusqu’au cou : méthode radicale !
Après cet interlude rafraichissant, nous allons nous poser sur la terrasse du refuge pour la fin de l’après-midi (c’est très bruyant et nous sommes bien contents de camper).
Dimanche, nous partons à l’assaut d’Angelus Peak, pour une excursion d’une demi-journée avec un seul sac à dos pour deux.
Le chemin commence par une descente de 100m de dénivelé, juste pour le plaisir de les remonter juste après. Cela nous laisse profiter des jolis Hinapouri Tarns sous tous les angles.
Une fois les petits lacs dépassés et surplombés, le paysage change drastiquement et l’on se retrouve dans un univers minéral à chercher des petits tas de cailloux au milieu de gros tas de cailloux (de l’art de chercher des cairns dans un pierrier).
Nous atteignons Sunset Saddle (le col du couchant) et nous entamons l’ascension d’Angelus Peak.
Une fois le premier relief passé, nous avons une vue dégagée sur la pente rocailleuse et je doute sérieusement de mes capacités à descendre cette horreur.
Nous laissons le sac à l’ombre d’un rocher et entamons les 150 derniers mètres de dénivelé. Victor a décidé de ne pas suivre les cairns (en fait il les a juste perdus de vue) et on se retrouve à escalader des bouts de rochers.
Je tâche de ne pas penser au fait que je vais devoir redescendre tout ça et nous atteignons le sommet, à 2075m d’altitude. C’est la première fois que l’on dépasse les 2000m ici. C’est fou quand même les paysages qu’on trouve en Nouvelle-Zélande à de basses altitudes !
Nous admirons le panorama puis c’est parti pour la descente. Cette fois on suit les cairns directement dans le pierrier et mon appréhension disparait très vite : il suffit de se laisser glisser dans les petits cailloux qui dégringolent en même temps et qui nous freinent rapidement. Pas de dérapage intempestif ni de perte d’équilibre, c’est facile, fun et hyper rapide. On est de retour au sac en quelques minutes. J’ai bien fait de me forcer à monter ! Nous redescendons de Sunset saddle et j’en profite pour déloger un caillou un peu instable d’une centaine de kilo qui me tape le tendon d’Achille avant de rouler trente mètres plus bas. Petit coup de stress sur le moment mais ce n’est qu’un choc pas méchant au final. Nous contournons ensuite les Hinapouri Tarns par l’autre côté cette fois et nous arrêtons pour déjeuner avec une vue, ma foi, pas trop désagréable.
Une fois de retour à Angelus Lake, nous faisons une pause les pieds dans l’eau (ou sieste pour certain) pour récupérer de l’énergie pour la deuxième partie de la journée. En effet, nous avons prévu de dormir à Coldwater hut, au bord du lac Rotoiti et il nous faut donc descendre Cascade Track et marcher un peu plus de quatre heures pour atteindre notre étape du jour.
La fin est peu longue mais le refuge est bien situé avec sa vue directe sur le lac. Il est plus sympathique que son voisin d’en face, Lakehead Hut, où j’avais passé une nuit lors du Travers Sabine Circuit.
Le refuge n’est pas plein (il reste trois places quand nous arrivons), mais comme il est petit et infesté de sandflies, nous décidons de camper. Notre décision à l’air d’étonner les occupants du refuge. Visiblement, ils ne connaissent pas encore le bonheur d’un tout petit refuge blindé, ni des sandflies le matin au réveil. Apparemment, ils sont également frileux car ils allument un feu… (De mon côté, la seule raison pour laquelle je suis en collant et manche longue, c’est pour me protéger des piqûres…). Bref, après dîner nous rejoignons le calme de notre tente.
Lundi matin (l’empereur, sa femme et le petit prince – ah non, je m’égare), nous plions les affaires et rejoignons le refuge pour le petit-déjeuner. On pensait être parmi les derniers en débarquant à 7h45 dans le refuge, mais tout le monde dormait encore. Oups. Pourtant c’est pas faute d’avoir essayer de les faire se lever avant grâce au réveil de Victor qui s’est déclenché à 7h30 (et qui était resté dans le refuge avec son sac), comme nous l’ont gentiment fait remarquer certains occupants, une fois levés…
Nous partons vers 8h30 sous un ciel encore brumeux et longeons le lac Rotoiti au milieu des guêpes (cependant bien moins nombreuses que lors de ma randonnée du mois précédent – le DOC a fait un traitement de choc quelques jours plus tôt). Je réussis à me faire piquer à travers ma guêtre (que j’avais justement mis pour limiter le risque). Je n’ai toujours pas compris comment elle avait fait mais je crois qu’elle a du rentrer dans la guêtre et ressortir quand j’ai voulu voir ce qui se passait (c’était une guêpe ninja)… Pour ne pas faire de jaloux, Victor se fait piquer également au mollet quelques minutes plus tard. C’est l’occasion de constater que nous ne sommes pas allergique (il faut voir le côté positif hein). Entre temps le ciel s’est dégagé et nous profitons de quelques jolis points de vue sur le lac, avant de remonter vers le parking.
Puis c’est le retour avec une première pause “pies” à Saint-Arnaud, puis une deuxième pause burger végétarien et glace à Murchison où il fait une chaleur à tomber et enfin nous rentrons à Christchurch où il ne fait ni beau, ni chaud ! Ce n’est pas bien grave car nous avons savouré notre week-end estival !
Commentaires récents