Buongiorno Italia
Nous profitons d’un nouveau week-end prolongé mi-septembre pour passer faire un tour chez nos amis italiens. Le lundi était férié dans le canton de Vaud à l’occasion du jeûne fédéral : autant vous dire que nous on n’a pas jeûné. Et moi j’en ai profité pour poser mon premier RTT ; ça a quelques bons côtés de travailler en France… La météo s’annonçait mauvaise partout, mais moins mauvaise qu’ailleurs dans le Val d’Aoste. La perspective d’un café digne de ce nom et de gastronomie italienne (ouais, le jeûne a été très vite oublié) ont vite fait sauter l’hésitation créée par le prix de la traversée du tunnel du Mont-Blanc. Le samedi matin, après environ deux heures de route nous sirotons avec délectation un cappuccino à une terrasse de la jolie ville d’Aoste.
Après une promenade en ville et un déjeuner pantagruélique (où nous avions le temps pour une pana cotta) nous réflechissons un bon moment à la suite car la météo se dégrade. On découvre que dans le Val d’Aoste, tout le monde parle français, et que c’est d’ailleurs le premier endroit où le français fut adopté comme langue officielle (oui oui, même avant la France). Nous optons pour une après-midi en mode découverte dans un autre coin du Val d’Aoste et nous allons nous perdre dans une petite vallée où nous découvrons le petit village de Pontboset : un lieu hors du temps où l’on ne sait pas trop si les lieux sont abandonnés où juste désert.
C’est charmant et l’on décide d’y passer la nuit. Pas d’autre choix que de prendre la demi-pension dans la seule auberge du patelin car il n’y a ni épicerie, ni autre restaurant. On mange bien…
Le lendemain, nous décidons de tenter une randonnée de deux jours dans le parc du Grand Paradis. Nous partons de Valnontey, un village tout mignon, vers le refuge Vittorio Sella. Nous voyons nos tous premiers chamois dès les premiers mètres de marche : nous avions lu que la faune était importante dans ce parc national (le plus vieux d’Europe !) et effectivement, nous n’avons pas été déçus. Assez vite, la neige fait son apparition autour de nous.
Un trail avait lieu ce jour là et nous découvrons un refuge bondé lorsque nous y arrivons. Heureusement, tout le monde redescend et nous ne serons que 8 randonneurs à dormir. Après une pause, nous nous motivons à repartir découvrir les alentours malgré la fraicheur extérieure et le couvercle de nuages. Nous longeons longuement un tronçon de sentier à flanc de montagne jusqu’à un promontoire où la vue sur le Grand Paradis et ses glaciers doit être superbe par beau temps.
A défaut de hauts sommets, nous voyons une tripotée de chamois et quelques bouquetins.
Le soir, c’est demi-pension au refuge et nous sommes à table avec un couple de québecois très sympathiques avec qui nous discutons un bon moment. Avec Victor, nous avons pris la soupe minestrone en entrée, et on nous apporte une énorme soupière que 4 assiettes à soupe ne suffisent pas à vider. Comme ce n’est que l’entrée, on décide de ne pas finir la soupière… Autant vous dire que ce n’est pas encore ce jour là que nous avons respecté le jeûne…
Le lendemain, nous demandons conseil au gardien pour notre itinéraire. Ici les gardiens le sont de génération en génération sur un même refuge, donc ils viennent là depuis des années et connaissent parfaitement le coin. Nous voulons monter à un col mais hésitons sur son accessibilité, voir sur la possibilité de faire une boucle au lieu de revenir sur nos pas une fois en haut. Nous décidons finalement de partir avec toutes nos affaires et de décider en fonction du déroulement. Nous partons un peu après le couple de québecois qui a prévu de faire l’aller-retour au col en mode léger.
Nous les rattrapons au moment où ils décident de faire demi-tour car l’accès devient moins évident : il faut crapahuter sur des rochers enneigés et un peu glissants et traverser un petit torrent verglacé. Désormais l’épaisseur de neige augmente avec chaque mètre de dénivelé gagné, et ça monte sec sur la fin. On ne voit plus le chemin même si le col est facilement repérable malgré les bancs de nuages. Nous suivons des traces déjà faites qui s’arrêtent brutalement : la personne a du tenter l’ascension du col la veille dans un épais brouillard et renoncer… Mais aujourd’hui, le brouillard n’est pas assez épais pour éteindre nos espoirs de panorama au sommet et je continue à monter. Victor s’interroge sur l’utilité de mettre les crampons que nous portons dans le sac, mais les 30cm de neige fraiche ne sont pas du tout glissantes et je me sens en confiance (alors que je suis d’ordinaire le point bloquant), donc on poursuit jusqu’au sommet du col de la Rousse et ses 3193m. Les nuages en profitent pour s’éclaircir pile au bon moment et nous profitons d’un chouette panorama enneigé.
Pour passer la barre des 3200m nous faisons un petit saut sur une petite arrête, mais cette fois le brouillard l’emporte : pas de visibilité au sommet.
Après un petit snack, nous entamons la descente dans le premier bout de raidillon. Heureusement, grâce à la neige fraiche, c’est facile et peu fatiguant ; nous continuons à faire nos traces un petit moment avant d’être suffisamment redescendu pour que la neige disparaisse. Nous traversons alors une partie dont certains côtés ne sont pas sans me rappeler la Nouvelle-Zélande et Arthurs Pass.
Nous pique-niquons avec une belle vue et continuons notre descente qui me parait vite interminable. Un peu plus de 1500m, c’est long et pénible au bout d’un moment. Nous retrouvons le village de Valnontey en début d’après-midi et profitons du temps splendide pour prendre un cappuccino en terrasse avant de prendre le chemin du retour.
Cette fois la vue est dégagée et on profite d’une belle vue sur le massif du Mont-Blanc à l’approche du tunnel.
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