Bivouac au lac d’Anterne
Le dernier week-end d’août, malgré la météo annoncée un peu hasardeuse, nous entamons notre exploration des Alpes côté français. Nous nous sommes décidés pour un petit itinéraire pas trop dur avec un bivouac en bord de lac à la clé. La décision s’est faite complètement en dernière minute puisque le vendredi soir en nous couchant nous n’avions pas encore arrêté notre programme.
Samedi matin, on se lève, on se décide et on prend la route vers Samoëns. Victor est tout content de redécouvrir cette petite station où il partait skier en colo et je dois bien dire que même sans neige, je suis sous le charme du coin également. Après une petite ballade dans le centre-ville de Samoëns (dans la rue piétonne quoi…) et une pause obligatoire à la boulangerie, nous reprenons la route pour dépasser le village suivant de Sixt-Fer-à-Cheval et monter une petite route de montagne sinueuse jusqu’à un parking bondé. On s’équipe et on démarre, avec quelques cascades pour bien commencer.
Après quelques heures de marche, l’imposante barre rocheuse du massif des Fiz nous surplombe et après une dernière montée, le lac d’Anterne apparaît.
Nous sommes dans une réserve naturelle où le bivouac est toléré mais uniquement de 19h à 9h du matin, du coup nous partons explorer les alentours, et surtout, nous grimpons au col d’Anterne, qui nous dévoile un panorama superbe, quoique nuageux sur le massif des Aiguilles Rouges et celui du Mont-Blanc.
Nous croisons aussi un troupeau de mouton, son berger, ses chiens et son patou (chien de berger un peu sauvage qui peut se montrer agressif, mais pas pour cette fois heureusement).
On redescend et je profite d’une petite toilette rafraichissante dans le lac avant que l’on ne monte la tente.
A 20h, alors que nous venons tout juste de finir de cuire la polenta dans la popotte, l’orage que l’on entendait gronder au loin éclate au dessus de notre tête. Commence alors deux heures d’un des spectacles les plus impressionnants auquel j’ai eu l’occasion d’assister. On n’en mène pas très large dans notre petite tente à compter les (trop courtes) secondes qui séparent les éclairs du fracas du tonnerre. Les coups de tonnerre roulent et se répercutent sans fin sur le massif des Fiz si bien que le grondement dure par moment plusieurs dizaines de secondes. Malgré la pluie battante, je ne peux m’empêcher d’entrouvrir la tente par moment pour voir un bout du spectacle et admirer les éclairs qui déchirent le ciel. Le moment où il faut que je me résigne à sortir pour une raison totalement déconnectée de ma volonté (foutue vessie) (j’avoue, si y’avait pas eu ça, j’aurai laissé tomber le brossage de dents pour la nuit) à quatre pattes pour limiter les risques d’attirer la foudre, restera sûrement un long moment dans ma mémoire… Je finis par m’endormir alors que l’orage s’éloigne.
On se lève à l’aube afin de profiter des premiers rayons sur la montagne. La tempête est bien passée : pas un nuage en vue. Le massif des Fiz a une jolie teinte rosée qui vire petit à petit au doré.
On prend quelques graines avec nous et sitôt debout, nous repartons à l’assaut du col d’Anterne. Au sommet le spectacle est magique : nous sommes seuls face au toit de l’Europe, cette fois bien visible.
Après un moment de contemplation, nous redescendons au lac. Les autres tentes se sont réveillées. L’une d’elles semblent n’avoir pas vraiment résisté à l’orage de la veille : son occupante n’a pas du passer une très bonne nuit.Nous prenons tranquillement notre petit-déjeuner, le temps de laisser le soleil arriver jusqu’à notre tente pour la sécher un peu.
Puis nous entamons notre journée de marche ; les marmottes sont de sortie : j’en effraie trois qui déboulent à toute vitesse devant moi avant d’aller boulotter de l’herbe un peu plus bas.
Notre chemin nous amène face au Mont Buet, aussi appelé Mont-Blanc des Dames (no comment sur le sexisme du surnom – c’est un dôme d’un peu plus de 3000m où aucune connaissance d’alpi n’est nécessaire).
Puis nous finissons notre randonnée en début d’après-midi sous un soleil de plomb. De retour à la voiture, nous redescendons sur Sixt et faisons un crochet vers le cirque du Fer à Cheval, mais le parking d’entrée est payant et l’état de fatigue général est élevé, du coup nous rebroussons chemin à ma légère déception car j’avais lu que l’endroit était beau. (Et effectivement, il est superbe ! Nous y sommes retournés depuis mais cela sera l’objet d’un autre article).
Du coup nous prenons tranquillement la route du retour, non sans une nouvelle pause à Samoëns où les terrasses des cafés sont une invitation parfaite à une dégustation de glace.
Ohlala ce coin est vraiment magnifique ! Je vous envie. Photos superbes, comme d’hab.
Une autre idée de balade pour une prochaine fois : vous pouvez remonter le premier vallon (celui des cascades) et/ou faire le tour du pic d’Anterne. Le vallon est très beau avec toutes ses cascades, et en haut, on a un haut plateau rocheux (le désert de Platé, je crois?) bien sympa !