Un Grand tour au Paradis

Début août, nous avons décidé de mettre en action nos connaissances nouvellement acquises d’alpinistes débutants et malgré une météo pas tout à fait au beau fixe, nous avons décidé de viser le sommet du Grand Paradis, un bon gros 4000m débonnaire du Val d’Aoste en Italie.
Situé dans le parc national du même nom, le Grand Paradis est l’un des 4000m les plus faciles des Alpes et donc un objectif attrayant.
Le samedi matin, après 45 minutes d’attente devant le tunnel du Mont-Blanc qui nous ont permis de prendre notre petit-déjeuner entre deux démarrages en côte, nous passons enfin en Italie.
En fin de matinée, après l’obligatoire cappuccino, nous sommes fin prêts pour notre épopée. Bien chargés (matériel de bivouac et de glacier), nous grimpons sur un chemin facile jusqu’au refuge Victor-Emmanuel où la pause pique-nique est la bienvenue.

C’est pénible ces nuages qui bouchent la vue

Arrivée en vue du refuge Vittorio Emanuele II

Au refuge, la vue est sympathique

Panorama sur le parc du Grand Paradis

Puis nous prenons quelques infos au refuge : bonne nouvelle, la météo pour le lendemain n’est pas trop mauvaise même si un orage est susceptible de passer dans le coin vers 7h du matin. Par contre, la voie normale est fermée à cause d’un éboulement et nous devons prendre une variante plus longue avec plus de pierrier et plus de crevasses. Miam. Une fois ces renseignements pris, nous partons chercher un bivouac un peu plus haut sur le chemin et nous trouvons un emplacement parfait à une petite demie-heure du refuge, avec vue sur notre objectif du lendemain.

On n’est pas trop mal

 

Et de ce côté là, on voit même le sommet du Grand Paradis

La journée étant belle et encore longue, je convaincs Victor d’aller crapahuter un peu plus loin, sur la moraine d’un glacier malheureusement moribond. Les glaciers du parc font d’ailleurs grise mine pour la plupart…

Ca fond…

Y’a plus beaucoup de glace…

Au retour de cette petite promenade, nous nous arrêtons un moment au refuge et nous retrouvons à discuter avec deux alpinistes qui ne nous rassurent pas quant aux conditions du glacier. Du coup j’insiste auprès de Victor pour ne pas partir trop tôt le lendemain afin d’avoir des cordées devant nous qui puissent nous éclairer le chemin.
Nous rentrons ensuite à notre bivouac où nous sommes bien plus au calme. Evidemment, on se couche tôt, le réveil étant à 4h…

Jeux de lumières

Tout le monde au lit !

Dimanche matin donc, réveil à 4h : le ciel est clair et on se prépare tout en constatant le départ de quelques cordées. Victor se rend compte que les piles de sa frontale sont hs et on part donc à une frontale pour deux dans la nuit noire, dans la nuit noire et obscure, no comment – alpiniste du dimanche bonjour.

Après 30 minutes de marche, il est temps de s’encorder, au pied d’un petit bout de paroi. On est parti suffisamment tôt pour éviter le bouchon qui se forme rapidement au niveau de ce premier goulet d’étranglement.

Après quelques pas d’escalade facile, nous avons droit à un joli pierrier jusqu’au glacier.

C’est même pas encore l’heure de l’ami Ricoré et ça fait presque deux heures qu’on marche

 

Miam miam des crevasses

Hop, on cramponne

Effectivement, il est bien crevassé et nous passons quelques ponts de neige, l’occasion pour moi de mettre mon premier genou dans une crevasse, ça fait tout drôle… Peu avant de rejoindre la voie normale, on passe un pont de neige sacrément scabreux. La dernière montée avant la rimaye est plus pentue, mais on maintient un rythme régulier malgré l’altitude qui se fait sentir.

Allez, encore un effort

La rimaye est encore passable facilement même si on voit juste devant nous une cordée de quatre s’engager en même temps, à deux mètres les uns des autres sur le pont de neige. Chez certains, le respect des règles élémentaires de sécurité sur glacier ne suit pas toujours une logique évidente… Nous arrivons enfin au pied de la dernière difficulté : un petit bout sur rocher facile dont une arête aérienne impressionnante, mais bien protégée, et nous voilà enfin au sommet !

Le petit bout de traversée d’arête, au-dessus de quelques centaines de mètres de vide

Woop woop

Après les quelques photos au sommet de notre premier 4000, nous entamons la descente, évitons le bouchon sur l’arête en ayant la chance de passer avant un groupe pas à l’aise du tout et profitons du panorama avant de retrouver nos crampons au bas du rocher.

Apprentie alpiniste satisfaite

Puis c’est la descente, avec les quelques sauts de crevasses obligatoires car certains des ponts de neige sont désormais bien fragilisés.

Victor s’entraine à s’arrêter dans la pente. Ou bien fait la sieste, je ne sais plus

En début d’après-midi nous retrouvons notre campement et après l’étape obligatoire de rangement, nous allons nous offrir un copieux déjeuner au refuge : une énorme assiette de polenta à la valdotaine (comprendre avec beaucoup de fromage et un peu de sauge). Du coup, on s’offre un petite sieste au soleil avant de redescendre.

Un bel objectif rempli !

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