« Going to the mountains is going home » – John Muir

Samedi 28 juillet : C’est notre dernière matinée sur la John Muir Trail, nous devons bifurquer vers une voie de sortie via Bishop Pass, un col culminant à 11972 pieds (3649m). Mais avant de monter, il faut descendre ! Après une nuit à 3400m d’altitude, nous redescendons 800m jusqu’à la Leconte ranger station où nous nous arrêtons un moment et discutons avec deux randonneurs au long court.  Ils attendent leur ravitaillement qui arrive par mule via Bishop Pass.

Lever de soleil

On lève le camp

Un tétras se fond dans le décor

Falaises et prairie

Un (tout) petit air de Yosemite

Jolies parois

Nous entamons ensuite l’horrible montée en zigzag jusqu’à un joli plateau parsemé de lacs (Dusy Basin) où nous nous arrêtons pour pique-niquer.

Biche !

Un séquoia

Et un autre bien tortueux

Heureusement, avec tous ses zigzags, on profite du panorama

Les sommets jouent à cache-cache

Fin de la première montée !

Pique-nique spot

Dusy Basin

Vue élargie sur Dusy Basin

Puis nous nous attaquons à la dernière partie de la montée. J’arrive en haut épuisée.

C’est devenu franchement rocailleux

Bishop Pass, finally…

Il reste un dernier effort à faire pour redescendre vers une zone où nous pouvons poser la tente. La descente est raide et dans un pierrier mais le sentier reste facile. Nous tombons par contre sur un cimetière de chèvres de montagne, visiblement victimes d’un éboulement du pierrier. Cette partie là ne fut vraiment pas agréable à traverser…

On vise le lac intermédiaire

Nous arrivons enfin près de Bishop Lake où Victor part en quête d’un emplacement agréable, que nous trouvons sur une petite colline au-dessus du lac. Je n’ai plus d’énergie et je laisse Victor monter le camp pendant que je me repose quelques instants.

Dead

Camp !

Jeu de lumière

Je finis quand même par rassembler quelques forces pour rejoindre le lac et y faire une petite toilette. On se prépare un dernier repas frugal (avec notre demie ration économisée) et on se couche presque à la belle étoile.

Pas de toit, les oufs !

Bonne nuit !

Dimanche 29 juillet : Dernier réveil sur les sentiers. Il nous reste moins de deux heures de marche pour rejoindre le parking.

Marche à l’ombre

South Lake

Nous voilà de retour à la civilisation et notre périple de retour vers Mammoth Lakes débute. Le début se passe bien puisque nous sommes encore sur le parking et un pick-up nous propose de nous descendre sur Bishop, à plus de 20km de là. C’est la ville depuis laquelle nous pourrons rejoindre Mammoth Lakes par une route importante. On fait donc la descente en toute illégalité à l’arrière du pick-up et les randonneurs nous laissent avant le centre-ville afin d’éviter les problèmes. Nous rejoignons donc à pied et sous le cagnard la route principale (avec au passage une belle gamelle sur le bitume pour moi). Commence alors une longue attente par 40°C en plein soleil à espérer qu’un conducteur prenne pitié de nous. Au bout d’une heure, on se dit que ça n’est pas gagné et après un arrêt dans une station service pour se payer une limonade, nous changeons d’endroit et levons le pouce près d’un centre commercial. Après à nouveau 45 minutes d’attente, nous allons déjeuner dans un petit restaurant de tacos du centre-commercial en réfléchissant à nos options. Dans le pire des cas, une navette fait le trajet le lendemain matin et nous pourrons rejoindre Mammoth Lakes. On décide de retenter une dernière fois le stop, sinon il faudra rejoindre à pied le centre-ville de Bishop à 3km. Cette fois-ci, c’est enfin notre heure de chance, à peine quelques minutes après nous être réinstallés en levant le pouce, avec les sacs de rando bien en évidence, une voiture s’arrête et une dame nous prend en stop. Elle est parti de LA le matin même, rejoint Yosemite pour sa randonnée annuelle et a déjà été dans notre situation. Moins d’une heure plus tard, nous sommes à nouveau lâchés au milieu de la route, mais cette fois-ci, il ne nous reste plus que 3km jusqu’à Mammoth Lakes. Il fait toujours chaud, mais moins que les 40°C de Bishop. On retente le stop, et au bout de 5 minutes, un van s’arrête et nous invite à monter. C’est deux rangers qui rentrent de 10 jours de mission dans la Sierra Nevada. La conductrice est tellement cool qu’elle nous ramène même jusqu’à notre véhicule, ce qui lui fait faire un détour de 30 minutes mais nous évite une mission navette/marche à pied supplémentaire. Ca se passe enfin bien !

 

Ce soir là, on s’offre le luxe de dormir dans un petit hôtel. A 17h on a même l’apéro (vin, crackers et fromage) offert, ce qui nous met en appétit pour le dîner. Ce soir, ça ne sera ni lyophilisé, ni portion rationnée, ni végétarien, mais steak house ! Les portions sont servies à l’américaine, et malgré le fait que je rêve de ce repas depuis au moins 4 jours, je n’arrive pas à finir mon assiette.

 

Lundi 30 juillet : Malheureusement, un incendie fait rage depuis quelques jours non loin de Mammoth Lakes et la fumée gâche pas mal le paysage. Yosemite Valley est toujours fermé à cause des incendies et le reste du parc semble pas mal enfumé. Nous décidons de tenter notre chance plus au nord en faisant une boucle jusqu’au lac Tahoe avant de redescendre sur San Francisco. Nous prenons donc la route en faisant halte tout d’abord à Mono Lake.

Mono Lake et ses « tufas » (cheminées calcaires)

La fumée donne une drôle d’atmosphère au paysage. Quelques heures de route nous conduisent ensuite jusqu’au lac Tahoe, à la frontière entre la Californie et le Nevada. L’atmosphère et la vue sont enfumées ici aussi, mais on se dégourdit les jambes en piquant une tête dans l’eau du lac et en visitant un peu la ville. C’est une ville à l’américaine, assez froide et peu accueillante, ce qui est dommage étant donné les beaux abords du lac. On imagine facilement une jolie ville lacustre, mais ici ce sont de grandes avenues et des motels impersonnels avec en plus les casinos côté Nevada. D’ailleurs, nous trouvons une chambre peu glamour dans un motel car les campings sont tous pleins. On se console par un repas dans un restaurant indien.

 

Mardi 31 juillet : La fumée est encore bien présente mais nous partons prendre l’air dans les montagnes au sud du lac. Nous longeons la belle route côtière et trouvons un emplacement de camping pour le soir, youpi. Nous nous arrêtons au beau point de vue d’Emerald Bay, bien que la vue soit un peu bouchée.

C’est brumeux

Puis nous partons pour une belle boucle d’une petite vingtaine de km avec une succession de lacs en objectif.

Marécages, avant les vrais lacs

Sautera, sautera pas ?

Fontanillis Lake

Velma Lake

Eagle Lake

Nous atteignons le dernier lac en milieu d’après-midi, où de nombreuses familles se baignent, car nous sommes désormais proche de l’arrivée. La baignade est trop tentante et nous piquons une tête dans le lac, jusqu’à la petite île qui paraissait beaucoup plus proche depuis la berge que lorsque l’on est dans l’eau en train de nager.

Nous rejoignons notre voiture après une petite mission le long de la route de montagne pour ne pas se faire rouler dessus puis on peut profiter de notre dernière soirée de camping en faisant un chouette barbecue.

Mercredi 1er août :

C’est notre dernier jour en Californie ! Au réveil, on s’aperçoit qu’une des poubelles anti-ours du camping située à 50m de notre tente n’a visiblement pas suffit à arrêter un plantigrade pendant la nuit. Le couvercle est soulevé, les sacs sont au sol éventrés. Zut, j’ai raté une rencontre intéressante lors de la pause pipi nocturne ! Bonne nouvelle, la fumée est un peu moins présente ce matin. Nous décidons de faire une escale à Emerald Bay avec un baptême de paddle board bien agréable.

La plage à deux pas du camping

Emerald Bay, sans fumée :).On voit bien la petite île que nous avons pu rejoindre en paddle board.

Puis nous prenons la route vers l’aéroport de San Francisco d’où nous décollons en début de nuit pour New-York.

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