California baby !
Après une semaine intense en émotions et de vie en communauté, il est temps de récupérer un peu d’intimité !
Le samedi 21 juillet au soir, après les finales nous nous envolons pour San Francisco. Nous récupérons notre voiture de location vers 1 heure du matin (heure locale ; il est 4h du matin à Cincinnati) et trouvons sans encombre notre AirBnb à une dizaine de minutes de l’aéroport.
Le lendemain, après quelques courses, nous prenons la route vers Yosemite.
Notre programme initial était de nous garer à Yosemite Valley et de prendre en fin de journée la navette qui traverse le parc vers la ville de Mammoth Lakes. De là, nous avons un “wilderness permit” pour une semaine, qui nous permet de nous promener librement dans la Sierra Nevada. Il faut savoir que l’obtention de ce wilderness permit est une loterie, qui ouvre 6 mois avant la date de randonnée prévisionnelle. Bref, on a eu de la chance, en février on a obtenu deux permis depuis Mammoth Lakes à une date qui nous convenait (on ne les pas eu depuis Yosemite par contre).
En chemin, on vérifie l’état des incendies car nous avons entendu parlé d’un feu important dans le secteur de Yosemite. Effectivement, en regardant les webcams du parc, on se rend compte que la vallée est complètement enfumée et qu’il y a très peu de visibilité… Nous changeons notre fusil d’épaule et décidons de rejoindre Mammoth Lakes en voiture. Après quelques heures de route, on pénètre dans Yosemite National Park, que l’on traverse par la Tioga Road, route normalement superbe qui culmine à presque 3000m d’altitude à son point le plus haut. Aujourd’hui on ne voit rien… On s’arrête malgré tout à Tuolomne Meadows pour se dégourdir les jambes. La fumée noie le paysage dans un brouillard triste mais la visibilité est tout de même meilleure qu’autour de Yosemite Valley.
Encore 1h30 de route et nous atteignons Mammoth Lakes, de l’autre côté de la Sierra Nevada. On s’installe au camping municipal, on va manger thaï et on étudie nos options pour notre semaine de randonnée…
Finalement, nous n’hésitons pas longtemps. Notre randonnée est une partie du John Muir Trail, un sentier de grande randonnée long de 340km, allant de Yosemite Valley jusqu’au Mont Whitney, plus au sud, le sommet le plus haut des Etats-Unis (hors Alaska). Et nous devions faire la partie la plus au nord. J’avais repéré un autre itinéraire que celui que nous devions parcourir qui partait lui vers le sud. L’inconnu de ce parcours restait le moyen de rejoindre notre voiture en fin de randonnée. On ne s’arrête pas à ça, et un dernier coup d’oeil aux webcams de Yosemite nous décide pour la version sud. On est déçu de ne pas finir notre trek dans le cadre grandiose de Yosemite mais on tient à nos poumons… On s’endort plus tranquille.
Lundi 23 juillet :
Le lendemain, nous récupérons nos wilderness permits auprès des rangers et louons également deux boîtes à ours (bear cans), qui sont deux parpaings creux où l’on doit ranger toutes ses provisions de nourriture, ainsi que tous les éléments odorants (crème solaire, dentifrice, stick à lèvres, PQ usager…, etc). Ok, ce n’est pas du parpaing, c’est du plastique, mais ils ont du le mélanger avec du plomb car ça pèse plus d’1,5kg, et ça ne fait pas plaisir ! Comme nous avons changé d’itinéraire, nous n’avons plus de point de ravitaillement possible en route et nous portons donc nos 6 jours de nourriture. Nous rejoignons ensuite le départ du “Duck Lake” sentier, où nous pouvons entamer notre périple, avec des sacs lourds…
On a encore la tête pleine d’ultimate, alors il est temps de changer ça avec un peu de montagnes et de lacs !
On commence dans le thème et après une première montée, nous pique-niquons avec vue sur Duck Lake, avant de rejoindre Duck Pass sous un ciel qui se charge.
Nous entamons la descente vers Purple Lake et entendons les premiers coups de tonnerre sur Duck Lake. Peu de temps après, la grêle nous rattrape alors que nous sommes en forêt, puis une alternance de pluie et de glace fondue nous trempe rapidement jusqu’aux os. Après un peu moins d’une heure , nous atteignons quelques emplacements de bivouac où s’entassent déjà 4 tentes. Quelques mètres plus bas, juste à côté d’une autre tente, un petit emplacement légèrement abrité nous tend les bras. Il est tôt, mais on décide de planter la tente dès maintenant. On réussit à faire ça rapidement, sans trop tremper l’intérieur de la tente et on s’enfouit à l’intérieur pour se sécher et se réchauffer. 1h30 de sieste plus tard, la pluie s’est calmée. Les tentes au-dessus plient toutes bagage et les randonneurs poursuivent leur route. Il n’est que 17h mais nous décidons de rester sur place, un peu fatigués de notre pourtant courte journée. Entre deux averses, nous sortons préparer le dîner et faire sécher quelques averses en discutant avec nos voisines : deux américaines sénior (la plus âgée a plus de 70 ans !) qui ont l’habitude de randonner. Nous nous couchons tôt.
Mardi 24 juillet :
Le réveil sonne tôt, mais toujours moins tôt que celui de nos voisines qui se sont levées à 5h… Plus de trace d’orage, le ciel est clair ! Vers 7h30, nous sommes sur le chemin et entamons la grimpette jusqu’à Virginia Lake, où nous aurions dû camper la veille.
Nous longeons le joli lac, où nous croisons de nombreux randonneurs.
Puis nous sommes à nouveau au calme pour la descente vers Tully Hole. La vue sur la vallée et les sommets est superbe.
Mais après 400m de descente, il faut réattaquer une montée de presque 600m vers le col. Heureusement, la dernière partie de la montée est ponctuée de lacs photogéniques.
Et nous atteignons Silver Pass et ses 3320m vers 12h15, pile à l’heure pour un pique-nique avec une vue imprenable.
Nous entamons ensuite une longue descente de presque 10km entre forêt et vue sur les reliefs…
Vers 16h, nous trouvons un emplacement de bivouac qui nous plait bien, et nous installons pour la soirée.
Le soleil est encore haut et nous profitons d’une toilette rafraîchissante dans la rivière avant de paresser au soleil. On s’adapte au pays en dînant à 18h et on se couche à 20h, wouhou, les oufs.
Quelles couleurs … *-*