Hors série numéro 3 : Christchurch vs Paris

Après quelques mois de vie en Nouvelle-Zélande, voici un petit bilan en vrac des petites ou grosses différences entre nos deux modes de vie.

1. La nourriture.

On trouve de tout dans les supermarchés, à des prix plus élevés qu’à Paris en moyenne (sauf la viande rouge, du coup on n’est pas prêt à devenir végétarien). Et les fruits et légumes frais sont de saison !
Il manque quand même le fromage. A part la feta, le cheddar et le bleu qui sont bons, leurs fromages sont insipides (c’est du plastique salé). Et ils mangent le fromage sur des crackers mais ça, par contre, on s’y habitue vite…
Et la charcuterie. Parce que le salami ça va bien 5 minutes mais pas plus !

2. Le vin.

Pendant notre road-trip on n’était pas convaincu par le vin néo-zélandais. Maintenant que l’on a deux salaires et qu’on peut mettre 15$ quand on achète une bouteille de vin, et bien on le trouve vachement meilleur !! Toujours un petit faible pour le Syrah (du bon vin rouge, bien corsé avec en général 14° d’alcool pour aller faire la sieste après) et on commence à découvrir de très bons Pinot Noir. Le vin blanc est bon également.

3. Le café.

L’expresso n’est pas vraiment la norme. Par contre on peut trouver toutes les variations possibles du café crème : flat white, latte, cappucino (avec du lait qui mousse plus ou moins) et du chai latte à tous les coins du rues (du moins jusqu’à 17h, après tous les cafés ferment) !

4. La culture.

Mmmmf. On ne peut pas vraiment affirmer que le musée du Canterbury fait de l’ombre au Louvre. Côté concerts, expositions et spectacles, l’offre est extrèmement réduite voire inexistante. On a quand même trouvé des places pour aller voir Don Quichotte mi mars mais comparé au nombre d’expositions, de ballets, de concerts et de musées que l’on a pu faire à Paris, ici c’est le calme plat.

Ah, et on attend le début de la saison de rugby pour aller voir un match : ça fait partie de la culture ici !

5. L’architecture.

Re mmmmf. L’Europe et ses belles villes historiques nous manquent. Globalement les villes néo zélandaises sont plutôt moches : ils ne savent pas vraiment faire de jolies maisons et en plus ils ne connaissent pas l’isolation… (un bon point tout de même : pas de barre d’immeubles bétonnée). Et Christchurch est certainement dans le top 1 des pires villes de Nouvelle-Zélande. Oui mais. Déjà, la ville se remet de deux tremblements de terre qui ont rasé le centre-ville (au sens propre du terme : les immeubles du centre-ville qui sont encore debout sont pour la quasi totalité vides et à démolir…). Du coup, on assiste à une reconstruction et une réflexion sur la ville du futur qui sont intéressantes (je vends bien Christchurch ? Non ? Tant pis, venez quand même ça vaut le coup 🙂 !).

6. Le mode de vie.

En semaine : Lever 7h, au boulot à 8h (Victor) ou 8h30 (Estelle). Le soir on est rentré à 17h30. On est chacun à 10 minutes de vélo de notre bureau. Et il nous faut 15 minutes en voiture pour aller à l’ultimate (contre 45 minutes de métro à Paris). La plage est à 15 minutes en voiture. Et on a plein de petits commerces de proximité à 500m (supermarché, boucherie, primeur, “boulanger”, take-away food \o/, etc). Ce qui manque ? Les soirées avec les copains of course !
Le week-end : Le vendredi soir, pendant qu’on boit du vin gratuitement sur les canapés de l’entreprise de Victor, on peut tranquillement réflechir à notre programme du week-end et décider où on va partir randonner et si on passe la nuit en refuge ou non. Ce qui manque ? Les repas en famille

7. Le budget.

En moyenne la vie est aussi chère qu’à Paris (plutôt un peu plus). Les transports en commun (bus, train) sont quasi inexistants et très chers. La nourriture est plutôt un peu plus onéreuse. Tout ce qui est hi-tech est beaucoup plus cher (sauf les produits Apple, allez comprendre). Les loyers sont moins chers qu’à Paris (rapportés à la surface) mais c’est pas donné non plus (on paye à peu près 1250€/mois charges comprises pour un meublé d’environ 50m2 avec internet, parking et terrasse bétonnée).

Par contre, côté loisir, on dépense beaucoup moins. Déjà (cf point 4) on ne fait pas de sorties culturelles sauf pour aller au cinéma qui coûte moins cher (7€ la place, ça fait plaisir). Les entrainements d’ultimate sont gratuits ; on paye juste notre participation à la « league » (matchs du lundi soir), en gros 20€/trimestre. Il y a moins de week-ends de tournois ou championnat (mais ça coûte plus cher car il faut prendre l’avion dès que ça a lieu sur l’île du nord). Louer une planche de surf pour une demi-journée ne coûte pas cher (environ 20€) – faut d’abord qu’on prenne un vrai cours de surf pour ça (on en a pris un mais le prof était naze, il ne nous a rien expliqué et nous a juste mis dans les vagues sur notre planche, j’ai bu la tasse 50 fois et j’ai eu le mal de mer – true story…). Quant aux week-ends de rando, ça nous coûte en tout et pour tout 40€ d’essence pour 2, ce qui est un bon rapport qualité/prix par rapport à ce que c’est cool (selon les refuges ou les campings, il faut rajouter 10€ par personne et par nuit mais ça fait pas un trou dans le budget non plus et beaucoup sont gratuits) !

Par contre, quand on ira skier en hiver, on risque de trouer sérieusement le budget. Ce week-end on était à Arthur’s Pass où se trouvent un certain nombre de stations de ski et l’une d’elles (Temple Basin) mérite un paragraphe (je ne me suis pas encore intéressée aux autres). Déjà, il faut laisser sa voiture au parking et monter à pied pendant 45 à 60 minutes jusqu’au pied des pistes (ils sont sympas tout de même, y’a un monte-charge pour les skis) ! Et ensuite, moyennant 45€/jour vous avez accès en tout et pour tout à 3 cordes (même pas des téléskis) qui peuvent vous monter à divers endroits sur des champs de neige non balisés… On va bien se marrer !!

Le « nutcracker rope tow ». Ça doit être tellement drôle en snowboard…

8. La nature.
En 30 minutes, on est sur les chemins au bord des falaises au sud de Christchurch.
En 1h, on randonne sur les premiers contreforts des Alpes du Sud.
En 2h, on est en plein coeur des Alpes du Sud / et sur les pistes de ski (pour cet hiver).
En 3h, on traverse l’île d’est en ouest et on se retrouve sur la West Coast.
En 4h, on est au pied du plus haut sommet du pays.
En 5h, on est Wanaka (vivement les week-ends prolongés !)
A Paris,
En 30 minutes, on a réussi à rejoindre le périph
En 1h, on a réussi à dépasser la porte de Bercy
En 2h, yes c’est bon, on a réussi à atteindre l’autoroute
Bref, vous avez compris l’idée… Et même en train, on reste à plus de 6 heures des montagnes.
On a des endroits superbes en France (j’adore les Alpes, les falaises d’Etretat et le sud de la France regorge de merveilles), mais ici, en Nouvelle Zélande on profite vraiment d’une nature vierge de toute action humaine (excepté les sentiers et les refuges évidemment) et c’est magique. On se trouve dans des décors grandioses sans trace de l’homme, c’est assez jouissif.