Noël au balcon, Pâques au… balcon aussi !
– Tiens, la météo annonce de la pluie à Wanaka pendant les 4 jours du week-end de Pâques, si on allait là-bas ?
– Yes, c’est une super idée, faisons comme ça !
(Attention, article long, prévoyez le thé et les petits gâteaux !)
Jeudi dernier donc, veille de week-end prolongé, nous finissons tôt notre journée de travail et partons vers 16h30 de Christchurch pour rouler vers le sud et Wanaka. Ca bouchonne sec vers Ashburton, à 1h de Christchurch, mais on finit par sortir de la ville et on roule tranquillement jusqu’à Omarama, petit bled perdu sur une vaste plaine de l’Otago. On s’arrête pour la nuit dans un camping gratuit. On dîne vite fait dans la voiture, on passe le véhicule en mode nuit et on dort comme des bébés.
Vendredi 3 avril, on se lève pas trop tard, on vérifie la météo qui s’annonce pas trop mauvaise, et on roule vers l’aérodrome de Wanaka pour profiter du cadeau d’anniversaire de Victor : un baptême d’hélicoptère avec survol des environs de Wanaka, glaciers compris !
Nous sommes juste tous les deux plus le pilote dans le petit hélicoptère (4 places). Simon – le pilote- est adorable et hyper expérimenté ; le vol est vraiment agréable et la vue impressionnante.
En s’approchant des glaciers, on se rend compte que ceux-ci sont un peu dans les nuages, mais Simon trouve tout de même un créneau pour nous poser sur Mt Isobel glacier, à 2500m d’altitude. Il a intérêt à bien choisir son emplacement, car un peu plus bas, de nombreuses crevasses sillonnent la glace. Le temps de faire quelques photos, il faut vite redécoller car le nuage arrive et comme l’hélico vole à vue, il ne peut pas se permettre d’être pris dans un nuage.
On survole et on frôle d’autres pics, on voit au loin la silhouette du Mount Cook puis l’hélico se pose à nouveau. En approchant la montagne, on se demande où il va bien pouvoir trouver un endroit où atterrir, mais notre pilote arrive à poser l’appareil sur un mouchoir de poche ! Cette fois nous voilà en haut de Coromandel Peak qui surplombe magnifiquement le lac Wanaka. Puis, après une heure de vol, Simon nous ramène à l’aérodrome.
Il fait un temps superbe (et chaud !) et on va faire une petite randonnée de 3 heures vers Diamond Lake et Rocky Summit. Il y a du monde sur le sentier ! On pique-nique avec une belle vue sur le lac puis on poursuit vers le sommet, sans personne cette fois ! On reste un peu là-haut à paresser et regarder les nuages s’amonceler sur les montagnes et glaciers du Mount Aspiring National Park.
Une fois revenus en ville, c’est l’heure de la glace ! En plus, Wanaka a un glacier (sans jeu de mot…) à peu près digne de ce nom (sinon ici, les glaces sont généralement très décevantes ; à part le yaourt glacé aux myrtilles, miam !). Petite mission shopping, courses et place de cinéma (haha, on ne va pas rater l’occasion de retourner au Cinema Paradiso !) et c’est déjà l’heure de l’apéro ! C’est là que l’on découvre le choc culturel du Vendredi Saint en Nouvelle-Zélande. On avait cru voir que les magasins ne vendaient pas d’alcool ce jour là, mais ça se confirme dans les bars : pas le droit de consommer de l’alcool sans commander chacun un vrai repas (et les frites ne comptent pas…). Bon, il est 17h30, on va retourner se promener et on reviendra plus tard !
Nous retournons donc faire une promenade le long du lac avant le dîner et le cinéma. Souvenez-vous, le Cinema Paradiso c’est cette chouette salle de cinéma accueillante avec fauteuils énormes, canapés moelleux et même des voitures installées dans la salle ! Cette fois encore le film était tout nul, mais on était bien installé dans un grand canapé et l’énorme cookie gingembre-chocolat blanc à l’entracte valait le déplacement à lui seul !
Samedi, le temps annoncé étant plutôt médiocre, on ne se risque pas sur une longue randonnée et on roule jusqu’à Queenstown en évitant la panne d’essence de très peu (j’étais contente que le voyant de la réserve s’allume en descente, une fois toutes les côtes passées…).
Une fois le plein d’essence fait on peut faire demi-tour vers notre destination initiale, le petit village d’Arrowtown. C’est un village historique de la ruée vers l’or et on passe dans l’ancien « quartier chinois ». Les chercheurs d’or chinois quittaient seuls la misère de leur campagne et espéraient gagner de quoi faire vivre convenablement leur famille en cinq ans de dur labeur avant de rentrer au pays. Peu y arrivaient et ils devaient en plus faire face à un fort racisme. Bref, ça n’avait pas l’air très fun comme vie, sans compter l’allure très spartiate des logements.
De notre côté on ne s’essaye pas à chercher de l’or dans la rivière mais on la longe le temps d’une promenade qui nous permet aussi d’admirer les premières couleurs de l’automne.
Puis direction le bout du lac Wakatipu, à 25km après Glenorchy, où nous nous installons dans un charmant petit camping. Avant le coucher du soleil, on a encore le temps de faire un tour au lac Sylvan à 30 minutes de marche du camping.
On s’installe ensuite sur une table de pique-nique où l’on entame la conversation avec deux jeunes allemands. Comme d’habitude en camping, on ne se couche pas très tard, surtout que le lendemain, nous avons planifié la plus grosse journée du week-end (en s’adaptant à la météo).
Dimanche matin, réveil à 5h45 : ça pique ! En réalité, on est passé à l’heure d’hiver dans la nuit, donc ce n’est pas si terrible, et on a l’intention de partir dès le lever du jour car une grosse journée nous attend. Nous avons prévu d’aller jusqu’au point culminant de la Routeburn Track. Cette randonnée de 32km qui se fait le plus souvent en 3 jours est l’une de « Great Walks » du pays : l’une des plus renommée pour sa beauté. L’inconvénient (outre le prix des refuges et les questions logistiques puisqu’il y a 4 heures de voiture entre les point de départ et d’arrivée du sentier) est qu’il est impératif de réserver bien à l’avance les refuges, donc sans garantie de météo clémente. Du coup, nous avons décidé de faire une grosse journée pour monter jusqu’à Harris Saddle (800m de dénivelé) et revenir à la voiture, soit 25km. Un bon chiffre.
La randonnée débute dans la forêt et assez rapidement nous longeons un joli canyon.
Peu avant d’atteindre la deuxième hut, la vue se dégage un instant sur la vallée et même si les nuages dissimulent une partie du relief, c’est beau !
Au final on se rassure assez vite sur notre rythme par rapport au temps indiqué. Le sentier est facile (très bien entretenu, on peut marcher côte à côte très souvent, pas de boue, pente peu raide, c’est agréable !). On atteint la deuxième hut (qui est immense ! 50 personnes peuvent y loger, et il y a un autre refuge encore plus grand à côté pour les excursions guidées) en 2h30 au lieu des 4 annoncées et du coup, on s’autorise à attendre une heure à l’abri afin de voir si, comme annoncé, le nuage dans lequel on est se dissipe. Cela semble bien être le cas, donc on reprend l’ascension jusqu’au col ! Juste au-dessus du refuge, une très belle cascade nous occupe un moment, puis on atteint une vallée à l’atmosphère mystérieuse dans cette ambiance ennuagée.
C’est magique de voir les nuages se dissiper peu à peu et révéler le décor et les reliefs grandioses ! On a grandement ralenti le rythme tant on s’extasie à chaque virage.
On atteint bientôt le lac Harris, puis le col du même nom. On poursuit sur quelques centaines de mètres afin de profiter de la vue sur la Hollyford Valley et on se trouve un coin tranquille pour pique-niquer devant ce décor grandiose.
Les nuages vont et viennent ; de temps en temps ils découvrent un morceau de glacier ou une vallée. Il faut bien faire demi-tour cependant et on retourne sur l’autre versant où la vue sur le lac Harris et la vallée sont désormais bien dégagée. C’est superbe.
On fait un petit détour pour voir de près une cascade puis on redescend tranquillement.
Le retour finit par peser un peu dans les jambes mais on rejoint le parking vers 17h30, soit dix heures après être partis. A part au début, on ne s’est pas pressé et c’était une très belle journée. On passe la nuit dans un camping du DOC, au bord du lac Wakatipu.
Pas de douche depuis 4 jours, les lingettes sont devenues nos meilleures amies… Ce soir là, on partage une table de pique-nique avec deux françaises en working holiday qui nous racontent leurs bonnes et mauvaises expériences de HelpX. Cependant, après notre journée, on ne fait pas long feu !
Lundi matin, après un petit déjeuner paisible au bord du lac, on reprend la route vers Christchurch.
On refait une halte de quelques heures à Wanaka qui est décidément notre ville préférée de Nouvelle-Zélande, d’un commun accord !
Puis on roule, on roule, on roule jusqu’à la maison et la douche (un peu plus de 5h de route entre Wanaka et Christchurch) !
C’était un bien beau week-end de Pâques (oui, on avait emmené des chocolats, sans compter tous les lapins Lindt qui nous attendaient chez nous…), et la météo (qui devait être déplorable à l’origine) nous a bien épargnés !
Oh et au passage, cette nuit nous avons été réveillé en sursaut par un tremblement de terre… C’était la première fois pour moi, et bien je n’ai pas aimé ! Il était très bref, ça ressemblait à une énorme bourrasque de vent (j’ai d’ailleurs cru que c’était ça au début, sauf qu’il n’y avait pas de vent !). On a vérifié les détails ce matin : magnitude 3,8, épicentre à 10km de chez nous et à 13km de profondeur. On a mis un peu de temps à se rendormir après la secousse…
Les nuages farceurs (et les paysages) me rappellent effectivement certaines balades… Comme quoi il n’y a (presque) pas besoin d’aller aussi loin ! 😉
Pour la secousse, c’était bien près de chez vous dis donc.. Pas de dégâts, j’espère ?
Non, aucun dégât : rien n’a bougé dans la maison (à part la maison elle-même :p) !