J’ai acheté cet appartement du 15 au 30. Si tout le monde dépasse d’une demi-journée qu’est-ce qui se passe ? Moi l’année prochaine je skie en juillet !
Lors de notre dernière escapade à Bealey Spur, nous avions flashé sur les petits chalets qui avaient l’air bien sympathiques.
Après quelques recherches et un peu d’organisation, Victor a loué une maison à Arthur’s Pass pour dix personnes et a recruté des collègues grâce à l’attrayant programme suivant : fondue savoyarde, vin chaud, randonnée en raquettes et/ou ski.
Vendredi (ouais, l’article de mardi est un peu en retard, c’est celui de la semaine dernière !), Victor récupère tout d’abord le fromage, puis nos deux covoitureurs (Tom, collègue anglais de Victor et Melissa, non ne pleure pas, sa copine française), moi-même (« Heu, rassurez-moi, cette odeur dans la voiture, c’est le fromage ? »), les raquettes et enfin les chaines. Nous pouvons au bout du compte tracer vers Arthur’s Pass. Ce qui est bien c’est que nous avons plein de temps pour apprendre des chansons paillardes à Tom qui chante désormais en français des insanités avec un adorable accent anglais. Finalement, nous arrivons tous à peu près en même temps au chalet.
Le poêle est démarré et transforme doucement mais sûrement le chalet en sauna et nous nous installons et préparons une énorme plâtrée de pâtes bolo. Parmi les dix occupants, il y a trois français, deux britanniques, un autrichien, un finlandais, et trois kiwis (pour le côté local, on était bien obligé !).
Nous découvrons les talents cachés de certains lors d’une intense partie de Cranium (un mélange de Taboo XXL et Pictionnary) gagnée (très) haut la main par mon équipe (Je vous dessine quand vous voulez le monstre du Loch Ness les yeux fermés). C’est aussi l’occasion de découvrir qu’une personne du groupe est mille fois plus mauvaise joueuse que moi (ce qui n’est pas peu dire). Puis vers minuit, après avoir tergiversé pendant 30 minutes sur le programme du lendemain sans avoir pris de décision (ah, l’inertie de groupe…), nous allons nous coucher pour être d’attaque dès 7h30 samedi !
Étonnamment, malgré une seule salle de bain sans verrou (!) et pour dix, nous sommes prêts avec seulement 30 minutes de retard sur l’heure de départ donnée par Victor (quel tyran !) le lendemain matin. Comme nous avons loué des raquettes pour tout le monde et que du beau temps est finalement annoncé, la décision majoritaire est d’en profiter pour tester cette activité ! Nous abandonnons Tom, qui préfère ne pas se lancer dans une randonnée d’une journée avec une cheville en vrac et sans vraies chaussures de marche.
Après un faux départ (chemin trop encombré d’arbres récemment tombés suite aux importantes chutes de neige), nous nous retrouvons sur le chemin de Bealey Spur Hut vers 10h.
Avec du recul, c’est la meilleure solution car certains n’ont presque jamais fait de rando et le chemin est facile (en dépit de la neige verglacée qui ralentit la progression) et peu pentu.
Par un étonnant hasard, nous tombons sur un autre collègue de Victor, qui passera donc avec nous le reste de la randonnée malgré le fait qu’il ne soit pas équipé de raquettes (la première réaction de Victor fut de dire : « ah, mais j’espère qu’il ne va pas s’incruster pour le dîner parce que y’a pas assez de fromage pour un de plus ! » – sympa le collègue !). Le paysage est superbe (oui, je sais, mes commentaires ne sont pas très variés…)(et il y a beaucoup trop de parenthèses dans ce texte). C’est pourtant la troisième fois que nous empruntons ce sentier avec Victor mais nous nous extasions avec les autres dès que la vue se dégage.
On se frotte aussi aux différentes personnalités du groupe et malgré quelques heurts (dues aux différences de rythme), nous arrivons à Bealey Spur Hut pour une pause déjeuner dans la neige. Entre temps Victor a eu le temps de s’amuser avec la radio de Lauri (« Blackhawk to Blondie, do you copy ? » – ouais, Lauri est finlandais, donc blond, CQFD). Le temps est parfait, grand soleil, pas un poil de vent : les coups de soleil sont de sortie !
C’est ensuite l’heure de s’amuser et de chausser les raquettes ! Le temps de s’habituer à ces drôles de bestioles sous les pieds, on apprécie rapidement le fait de ne pas s’enfoncer jusqu’au genou (le tussock est traitre…) environ un pas sur deux. Avec Victor et Lauri, nous nous relayons pour faire la première trace. C’est plus fatigant, mais c’est aussi plus rigolo et la sensation de faire les premiers pas dans un paysage blanc immaculée est assez jouissive.
Après une série de faux sommets, nous tombons d’accord pour nous arrêter à un joli point de vue (au « point 1545 ») pour une pause photos, bataille de boules de neige et bataille tout court. Il est déjà 14h30 et trop tard pour continuer plus loin avec l’ensemble du groupe (la plupart en a déjà plein les pattes de toute façon).
Avec Victor, nous avons bien envie de profiter un peu plus de cette expédition dans la neige et nous nous séparons du reste du groupe, accompagnés de Lauri et de sa radio. C’est un vrai bonheur de profiter de ce paradis blanc, comme dans mes rêves d’enfant ; comme, comme, comme avant. (De rien.).
Finalement, nous aussi devons faire demi-tour : il est 15h et le soleil se couche dans deux heures. Nous retournons donc sur nos pas, à grand renfort de glissade en raquettes dans les descentes.
Nous croisons trois randonneurs (non munis de raquettes) qui suivent avec plaisir nos traces qui ont bien tassées la neige. Ils vont passer la nuit au refuge, et malgré tout le bien que je pense des huts, je suis bien contente à l’idée de rejoindre la chaleur de notre chalet (et la fondue qui nous attend…). Nous pressons le pas sur la descente sans oublier de profiter de la lumière déclinante et de regarder ses pieds parce que ça glisse dans la forêt (hein Victor ?).
Nous arrivons à la fin de la rando pile en même temps que le reste du groupe, alors que le soleil s’est couché et que le ciel est en plein changement de couleur.
Nous retrouvons le confort du chalet où Tom a entretenu le feu en homme au foyer modèle (ou homme des cavernes, à voir) et a en plus préparé du vin chaud. On se succède à la douche avant de s’atteler à la préparation du dîner. Il y a 2,2kg de fromage à râper ; après avoir fait bosser les jambes, on fait bosser les bras ! Nous nous sommes fournis chez le fromager de Christchurch (oui, il n’y en a qu’un, c’est hors de prix, mais c’est du vrai fromage français – sauf qu’on a acheté du gruyère… ). Comme on ne voulait pas ruiner nos copains, nous avons fait un mix gruyère-raclette-Colby. Le Colby c’est le fromage à $10 le kilo (comprendre que c’est donné ici) qui n’a pas de goût mais qui fond bien. Victor, qui ne veut pas gâcher, essaye de persuader tout le monde que la croûte de la raclette crue se mange telle quelle. Puis on lance la préparation de la fondue sur le poêle, c’est vraiment la classe quand même.
Après avoir vendu du rêve depuis quelques semaines avec notre fondue savoyarde, c’est l’instant de vérité. A part la pauvre Becky qui souffre d’une méchante insolation suite à la journée et qui passera la soirée et une partie de la nuit à vomir (et puis entre la chaleur du salon, l’odeur de fromage et de vin cuit, elle n’était pas aidée), le reste des troupes fait honneur au plat. Il y a des petits joueurs (surtout des petites joueuses en fait), mais cela permet aux morfales et aux français qui avaient peur de manquer de s’en mettre plein la panse. Après moults croutons perdus dans le fromage (et finalement aucune course nue autour du chalet comme initialement suggéré), l’orgie se termine. Florian est encore capable de racler à la spatule les casseroles de fondue. Dans l’ordre des nationalités les plus impressionnantes en terme de gavage, le premier prix est donc décerné à l’Autriche (Florian est autrichien, ya genau). La Finlande récupère le prix du jury avec une belle performance de Lauri. Et la France le prix d’honneur, pour l’ensemble de son œuvre (en parallèle du fromage, on a subrepticement bu à deux une bouteille de Riesling – ça passe bien avec la fondue – hips).
Après cela il n’y a plus qu’à digérer autour d’une mémorable partie de Time’s up (ce jeu où chacun écrit des noms de personnages célèbres avant que les équipes n’essayent de les deviner). Un très bon moment et une franche partie de rigolade (pour ne rien gâcher, mon équipe gagne, haha). Au passage on en profite pour se moquer de l’accent kiwi, lors d’un dialogue de sourd assez hilarant où la pauvre Kim répète alternativement les mots « ten » et « tin » (qu’elle prononce pareil à nos oreilles) sans comprendre pourquoi tout le monde –sauf les deux autres kiwis- rigole comme des baleines. Minuit sonne l’heure du coucher, après cette journée bien remplie.
Dimanche matin, chacun se lève tranquillement pour une session petit-déj, rangement, observations météorologiques (Mais siiiii il fait beau, regarde, on voit le soleil qui brille là-bas à travers les nuages, on va marcher, dis ? On va marcher ??), ménage et remplissage de voiture. Nous quittons le chalet vers midi après avoir réorganisé les véhicules pour s’adapter au mieux aux volontés de chacun. Un groupe de quatre part donc faire une courte promenade sur du plat, pour se remettre de la journée de la veille tandis que nous partons à six nous dégourdir les jambes sur une colline des environs, sur le chemin du retour. Nous partons à l’assaut d’Helicopter Hill, en dégageant au passage quantité d’arbres courbés et coincés sous la neige. Ils se redéploient au-dessus de nos têtes à grand renfort de paquets de neige qui nous tombent sur le coin de la figure. Au sommet, nous avons une jolie vue à 360° et c’est l’occasion de s’entrainer une nouvelle fois au « jumping shot ».
Après notre petite excursion de deux heures, il est temps de rentrer sur Christchurch, non sans faire une pause à l’incontournable Sheffield pie shop (il faut profiter des fois où elle est encore ouverte quand nous y passons !). Nous rentrons chez nous rincés, mais tout le monde semble avoir apprécié le week-end.
Un week-end copain, ça fait du bien !
Vivement août !!
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