Winter is coming
Les reprises des semaines sont de plus en plus difficiles… Bonne nouvelle, cette semaine sera courte puisque le week-end dernier était prolongé pour cause de Queen’s birthday !
Comme d’habitude, nous étudions attentivement les prévisions météo et ce n’est pas glorieux. Du coup nous passons le samedi à Christchurch, ce qui nous permet de profiter de notre soirée de vendredi à base de jeu de société et resto entre collègues. Notre premier jour de week-end se passe au calme et nous faisons un tour à « Tower Junction », notre repère pour le shopping de matériel « outdoor ». Nous investissons donc dans une paire de crampons afin de partir plus sereins en randonnée hivernale. Nous réussissons à croiser deux collègues de Victor en moins d’une heure ; Christchurch n’est pas une grande ville… Après une nouvelle étude comparative météo/carte topo, nous affinons notre programme de dimanche et lundi.

En pointillé, les chemins existants et en trait plein le tracé à main levé (enfin à Paint levé) du circuit que l’on prévoit. (La hut où l’on doit dormir est plus à gauche, en dehors de la carte)
Dimanche matin, c’est un peu dur de se lever mais il fait beau et nous filons donc vers Arthur’s Pass. Nous nous arrêtons à Bealey Spur et notre parcours commence peu avant 11h par une montée tranquille de deux heures vers Bealey Spur hut, randonnée que nous avions faite avec ma famille à Noël. C’est encore plus joli avec les sommets enneigés. Par contre, il faut regarder où l’on met les pieds car des plaques de glace nous font traitreusement déraper. Sans compter que nous avons été très malin en laissant nos crampons dans la voiture car le sommet où nous allions était visiblement très peu enneigé vu d’en bas et de toute façon la neige était fraiche car tombée la veille… (Au final, aucun passage ne nécessitait de crampons, mais notre analyse était tout de même erronée car de nombreuses plaques de glace étaient présentes en forêt et la neige au sommet cachée par les tussocks !). Les premiers points de vue sur la vallée apparaissent et le point culminant de notre journée est bien visible.
Après une pause déjeuner près du refuge et à l’abri du vent, nous entamons la montée vers le « point 1545 » (Beaucoup de points culminants sont repérés uniquement par leur altitude ici).
Après un passage tout gelé en forêt, nous débouchons sur une crête enneigée et c’est un plaisir de marcher dans la neige fraiche pour faire notre trace. Le vent est un peu fort mais le panorama est superbe.
Une fois en haut, il est temps de sortir la carte pour étudier la suite de notre parcours car il n’y a pas de chemin. La descente dans les tussocks enneigés jusqu’à la ligne d’arbre est facile. La suite est une nouvelle expérience puisque nous nous frottons au « bush-bashing » qui consiste à se faire son propre chemin dans les bois, à grand renfort d’égratignures et de branches dans la figure.
Heureusement nous suivons des semblants de sentiers (tracés par la faune locale : chamois et biches) la plupart du temps. Mais à certains moments, et notamment sur presque toute la deuxième moitié de notre descente, ils disparaissent complètement et il faut se frayer un chemin dans la masse sombre des jeunes troncs ce qui nous prend beaucoup de temps (pas de photo, nous étions trop absorbés par les évènements !). La carte et le GPS nous permettent de nous repérer correctement et de voir à quelle lenteur nous avançons… Victor surveille le denivelé : encore 100m, encore 30m… Finalement, nous apercevons une trouée à travers la forêt et nous rejoignons le lit de la rivière. Il est 17h et le soleil se couche. Il nous reste 3,5km jusqu’à la hut. Le chemin qui nous reste est facile : plat, il suit le lit de la Waimakariri River. Nous profitons des couleurs du crépuscule et de l’apparition des premières étoiles.
Finalement, au moment où le sentier s’enfonce dans la forêt, peu avant d’arriver à la hut, nous perdons sa trace et décidons pour plus de sécurité de continuer à longer la rivière, même si cela nous oblige à traverser deux fois un de ses bras. Les frontales sont désormais sorties et nous ne nous soucions pas vraiment de passer à sec donc nous donnons un coup de frais à nos chaussures et nos guêtres. A 18h, fatigués mais contents de nos nouvelles expériences d’orientation et d’arrivée à la frontale, nous arrivons à Anti-Crow hut quelques minutes après un chasseur. Celui-ci a une soirée assez courte car une fois le feu lancé dans le poêle et une tartine au thon avalée, il se couche sur les coups de 19h… Nous préparons donc notre dîner en chuchotant et je réussis à faire valdinguer deux fois le couvercle métallique de la popote de manière particulièrement bruyante. Nous innovons sur le menu puisque nous testons une spécialité anglo-saxonne : le macaroni n’ cheese. Pas mauvais après une journée de rando ! On finit sur une gorgée de rhum ramené de manière très classe dans une mini bouteille d’eau vide qui tient lieu de flasque. Ca réchauffe avant d’aller dormir !
Une fois dans le sac de couchage, il ne fait pas froid du tout (et ce n’est pas juste grâce au rhum… le poêle est efficace aussi) et moi qui avait prévu cinquante épaisseurs, je me retrouve à enlever les couches les unes après les autres. Aux alentours de 21h, alors que nous sommes couchés, nous entendons du monde rentrer puis ressortir de la hut avant de prendre du bois pour aller faire un feu dehors. Nous imaginons donc que pour ne pas nous déranger, les nouveaux arrivants sont allés s’installer dehors et ont probablement monté une tente. Mais à 2h30, nous les entendons rentrer et s’installer sur les trois couchettes restantes dans le refuge. Vers 6h, le chasseur se lève, plie ses affaires en deux minutes et quitte le refuge. Nous nous levons vers 8h et devons à nouveau préparer notre petit-déjeuner en chuchotant. Victor a accepté de tester le porridge et le regrette ; pourtant c’est parfait en rando ! Nous remarquons avec surprise que les trois mecs arrivés hier au soir semblent complètement à l’arrache et nous nous demandons ce qu’ils ont bien pu pouvoir faire toute la soirée et une partie de la nuit dehors et sous la pluie intermittente…
Il fait moins beau ce matin et nous nous mettons en route rapidement pour ne pas être rattrapés par la pluie.
Il y a peu de marche : nous devons revenir jusqu’à l’embouchure de la rivière et nous parcourons le chemin en deux heures. Il reste ensuite un peu plus de trois kilomètres le long de la route pour rejoindre le parking où est garée notre voiture et nous faisons du stop. Il est 11h et vus les nuages qui s’amoncellent vers Arthur’s Pass, nous décidons de filer vers l’est en faisant une halte pique-nique à Castle Hills. L’endroit est très fréquenté (enfin, à l’échelle de la Nouvelle-Zélande…) mais nous nous trouvons un coin calme avec une jolie vue.
Avant de rentrer sur Christchurch nous nous offrons une pause dessert/café sur la route. En milieu d’après-midi, après la corvée désormais habituelle de rangement de notre bazar du week-end, nous avons le plaisir de profiter un peu du soleil de cette première journée d’hiver ( !) en lançant quelques frisbees au parc d’à côté.
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[…] de notre dernière escapade à Bealey Spur, nous avions flashé sur les petits chalets qui avaient l’air bien […]