Rebuild
Christchurch a un côté très atypique, de part le drame du tremblement de terre de 2011. Des immeubles disparaissent, d’autres poussent comme des champignons et la ville se transforme sous nos yeux dans un ballet urbain désormais familier. De semaine en semaine, les routes ferment, rouvrent, passent d’un sens à un autre sans crier gare. Au coin des rues, les squelettes métalliques des nouveaux bâtiments s’épaississent puis disparaissent peu à peu derrière les murs tout neufs. Le maître mot à Christchurch : rebuild (reconstruire).
Il y a deux semaines, dimanche après-midi, l’ancien immeuble de police a été détruit par implosion. Je passais devant tous les jours et je le voyais de ma fenêtre. L’horizon est désormais plus dégagé depuis celle-ci, même si le bruit des marteaux piqueurs n’est pas encore près de s’arrêter…
Pour égayer un peu ce paysage qui alterne entre tas de gravats, grues immenses, et plots de signalisation d’un orange agressif, le street art se découvre par hasard dans de nombreux endroits.
Christchurch, c’est aussi la vue sur les Port Hills, le matin en pédalant pour aller au travail et les couleurs changeantes du ciel le soir quand on rentre.
Ce n’est pas une belle ville, non. Sûrement bien moins agréable à vivre que Wellington (et ses cafés, restaurants, son immense musée et son relief vert et vallonné) ou Auckland (sa vie trépidante, ses plages, ses cratères érodés et sa -relative- chaleur). Christchurch s’apprivoise plus lentement. Le temps d’arpenter les Port Hills ou une partie de l’immense plage déserte qui débute à New Brighton et se termine quelques cinquante kilomètres plus au nord. Le temps de traverser les monotones plaines du Canterbury, les yeux rivés sur les montagnes pas si lointaines. Le temps de penser à la France, à la famille, aux amis et aux apéros ensemble, en terrasse devant un plateau de fromage-charcuterie. Le temps d’imaginer Paris sous le soleil, les quais de Seine grouillants de monde et la file d’attente du Rosa Bonheur aux Buttes Chaumont. Le temps d’avoir un peu le mal du pays en somme et de se rappeler que ce n’est pas si grave car peut-être que le week-end prochain on ira skier…
(La plupart des photos sont prises depuis mon téléphone, donc désolée pour la qualité de l’exposition sur certaines…)
Cool, le street art ! Moi, je ne la trouve pas si horrible, cette ville même si elle n’a pas de charme historique (et pour cause) les bâtiments sont corrects, surtout par rapport à certaines villes chiliennes (à Valpo on a à peu près de la chance là-dessus même si les plans d’urbanismes sont inexistants). Et toute cette nature magnifique qu’il y a autour ça compense, non ?
Ahhh le petit coup de blues, heureusement ça passe ! (et dans 2 mois vous faites une cure française)
Non non, elle n’est pas horrible, surtout que tous les grands buildings moches du centre-ville ont presque tous disparu !
Et oui, c’est sa situation sur l’île du Sud qui la rend attrayante, c’est sûr 🙂 !
La ville n’est pas horrible, mais les bâtiments que tu vois sur les photos d’Estelle, même s’ils ont l’air corrects, sont à 90% vides, parce qu’ils ont été décrétés dangereux après le tremblement de terre.
Donc quand je parcours la ville à vélo, ça fait un peu abandonné, toutes ces fenêtres cassées ou barricadées. Heureusement il y a le Street Art, et beaucoup de places de parking 🙂