Découverte de la Croatie

En avril nous sommes partis découvrir un petit bout de la Croatie en passant par l’Italie : 10 jours de road-trip avec une météo aléatoire mais les bons côtés du hors saison.
Après une première soirée de route pour rejoindre le lac Majeur via la Suisse on démarre bien les vacances en perdant les clés de notre chambre et de l’hôtel en sortant pour une courte promenade nocturne le long du laggo Maggiore.
Le lendemain matin, nous profitons de la jolie côte du lac Majeur (et du fait d’être en Italie pour enchaîner les cappucini) avant d’aller découvrir le petit et bucolique lac Mergozzo.

Les bords du lac Majeur

 

Il ne faut pas glisser dans la piscine

Mergozzo

Un petit coin caché le long du laggo Mergozzo

Puis on prend la route avant une courte étape sur le lac de Garde, le temps d’une brève promenade dans Peschiara del Garda avant de nous dégoter un camping pour la nuit à côté de Venise.

Canal à l’entrée du lac de Garde

Du coup, tant qu’à être là, nous en profitons pour passer une bonne demie journée à flâner dans Venise (et à boire des cappucini).

Laisse les gondoles à Venise

La magie des canaux vénitiens

C’est en se perdant dans le dédale de ruelles que l’on en profite le plus

On va quand même pester contre la foule place Saint-Marc

Et l’on découvre le pont du Rialto qui était en rénovation lors de notre première visite

Petit coup d’oeil à la basilique Santa Maria della Salute

Dans l’après midi nous reprenons la route, passons la frontière slovène et rejoignons la Croatie et la petite ville d’Opatija. On y trouve un chouette appartement pour la nuit et malgré la pluie, mangeons sur la terrasse abritée. Le lendemain il fait beau, comme l’avait prédit notre hôte (et ce grâce à une logique implacable : il fait moche aujourd’hui donc il fera beau demain). Nous en profitons pour prendre de la hauteur et nous dégourdir les jambes dans le parc d’Ucka. On grimpe au point culminant : 1400m ce qui nous offre un beau panorama.

En fait c’est au sommet du petit fort que l’on dépasse les 1400m : la montagne culmine, elle à 1396m.

Vue sur la baie de Kravner

On pique-nique avant la pluie et on fuit les premières gouttes en gagnant la ville de Rijeka. C’est le dimanche de Pâques et c’est un peu mort mais la promenade n’est pas désagréable entre ruines romaines et vieux bâtiments datant de l’empire austro hongrois.

Grande rue piétonne de Rijeka

La pluie nous rattrape pour de bon cette fois ci et nous quittons la ville sous le déluge. Je conduis sous un méchant orage avant que Victor prenne le relais pour la deuxième partie du trajet version google maps qui nous fait prendre les chemins pittoresques où deux voitures ne se croisent pas. C’est très sympathique en tant que passager : le paysage est boisé, vallonné et parsemé de petits villages. On croise un malheureux camping-car que google maps a du envoyer au casse-pipe également puis on finit par atteindre notre destination : les abords du parc de Plivitce. On entame ce qui deviendra l’habituelle recherche de logement complètement à l’arrache à 19h pour le soir même et on se trouve une petite chambre chez des habitants très sympathiques. Heureusement on est dans un coin touristique donc même hors saison on trouve une pizzeria à touristes pour dîner.
La météo ne s’est pas trompée pour le lundi de Pâques et le temps est tout à fait correct pour notre découverte d’une des merveilles naturelles européennes : le parc des lacs de Plitvice : une succession de lacs qui se déversent dans d’autres lacs par des dizaines et des dizaines de cascades de toute taille et toute forme.

La grande cascade du parc

Prise de hauteur

Nous évitons la foule (toute relative en cette période hors saison, mais cela laisse entrevoir la cohue qui doit assaillir les sentiers l’été) et nous parcourons en long en large et en travers les passerelles et sentiers du parc.

Les couleurs printanières des feuilles s’associent bien aux teintes turquoises

Un petit peu de boue pour le fun

A cette période, on trouve encore des bouts de sentier paisible

Selon les endroits, un nouveau virage révèle une nouvelle cascade ou un nouveau point de vue et j’ai le doigt qui s’agite convulsivement sur le déclencheur (heureusement pour Victor, je n’avais pas emmené le trépied). Petit florilège :

On passe une superbe journée dans ce parc vraiment sublime.

La lumière décline sur le chemin du retour

Un dernier coup d’oeil avant de quitter le parc

En soirée, nous regagnons la côte ce qui nous permet de profiter clairement d’une belle vue sur la chaîne montagneuse du Velebit.

La chaîne du Velebit

L’Adriatique, au détour d’un virage

Le contraste entre le paysage boisé de l’intérieur des terres et l’aspect méditerranéen beaucoup plus rocailleux côté mer une fois passé de l’autre côté des montagnes est saisissant ! Nous profitons d’un joli tableau changeant au gré du coucher du soleil avant d’arriver dans un petit bled où nous finissons par dégoter une chambre grâce à mon allemand de compétition (sic)(NB: en Croatie, les vieux parlent allemand mais pas un mot d’anglais). Pour manger, on entre dans le seul « restaurant » ouvert. C’est censé être une pizzeria mais le four n’est pas allumé, on est les seuls clients et on se rabat sur les pâtes bolo. Le gérant appellent sa mère à la rescousse pour qu’elle nous cuisine une plâtrée de pâtes. C’est mieux que rien !

Le lendemain, c’est un peu la loose : on arrive à profiter d’une matinée sans pluie en allant nous promener sur l’île de Pag (j’avoue que la motivation principale était d’aller manger du fromage de brebis – l’île est réputée pour ça). L’île est surprenante : rocailleuse et désertique. Avec l’atmosphère nuageuse, cela donne un décor étrange.

Pag

 

Paysage de l’île de Pag, et plus loin sur le continent, la chaîne du Velebit dans les nuages

Nous allons ensuite passer l’après-midi à Zadar, ville qui a l’air charmante mais que l’on parcourt au pas de course, dans le froid et sous la pluie. On se réfugie dans un premier café qui nous sert un cappucino froid (l’angoisse). Du coup nous repartons errer sous la pluie. On tombe sur la jolie place Saint Donatien avec ses ruines romaines et son église. Le musée d’archéologie vient de fermer, dommage. On grimpe au clocher de l’église pour observer rapidement le panorama sur la ville (j’avoue, je pensais que ça permettrait d’être au sec – ça nous a surtout permis d’être pendant 15 minutes dans un courant d’air glacé).

L’Eglise Saint Donatien, à gauche, bâtie sur l’ancien forum romain et le clocher de la cathédrale sainte Anastasie (joli concours de noms désuets)

Puis on file chercher un nouveau café, et on trouve cette fois un lieu accueillant où l’on peut réfléchir à la suite de nos péripéties.
Après moultes tergiversations, on décide de tenter notre chance le lendemain un peu plus au sud, au parc national de Krka (on vous laisse vous dépatouiller avec la prononciation ; nous on l’appelait Krakra). On rejoint donc la voiture sous une pluie toujours battante et nous roulons vers Krakra (bon ok, a priori c’est plutôt « keurka ») et le petit village de Skradin : un des accès au parc. On trouve un très chouette petit appartement (toujours à l’arrache, oui oui) où l’on peut cuisiner (enfin, dans la limite de ce qu’on trouve dans la supérette locale). Néanmoins, même si le village à l’air tout mignon, le froid et la pluie nous retranchent dans notre logement avec le chauffage à fond.
Miracle, le lendemain il n’y a pas un nuage à l’horizon (normal, il a plu hier, nous aurait surement dit notre hôte du premier soir) ! Le parc de Krka se visite différemment de celui de Plitvice bien que certains endroits se ressemblent un peu. Déjà, la partie lacustre est beaucoup plus étendue qu’à Plitvice et c’est une zone beaucoup moins sauvage et qui a été habitée par l’homme depuis des siècles (et même des millénaires puisqu’on y a retrouvé des objets du Paléolithique). Le parc ne se visite pas uniquement à pied mais aussi en bateau et/ou voiture. Nous n’en visiterons d’ailleurs qu’une partie durant notre journée. Nous rejoignons la zone de Skradinski Buk, à 15 minutes de bateau de notre logement. Nous avons pris le premier bateau du matin et profitons du calme des lieux pour déambuler tranquillement sur les chemins et admirer les cascades et le vieux village, ses moulins et ses meules à grains.

Glou glou

Ca secoue

Je suis fan de ces successions de plateaux d’eau

Jeu de lumière dans les sous-bois où l’eau s’écoule aussi

En été la baignade est autorisé à certains endroits. C’est vrai que c’est tentant !

Moins joli mais historique tout de même, le barrage hydroélectrique, qui fut le deuxième au monde a être mis en service, tout juste 2 jours après celui des chutes du Niagara, en août 1895 ! En observant les poissons dans le canal du village, on découvre aussi deux serpents, sans pouvoir identifier leur espèce (il y en a plus d’une dizaine dans le parc, et seule les vipères sont venimeuses).

Aie confiaaaansssse

On finit tranquillement notre tour des cascades et comme on a du temps avant de prendre le bateau (qui ne passe que toutes les heures), on se trouve un joli point de vue pour pique-niquer et on traîne suffisamment pour manquer rater le bateau suivant.
De retour au village, nous prenons la voiture pour atteindre un autre point d’intérêt du parc. La route est très belle et nous fait traverser de petits villages sur un haut plateau avec vue sur quelques sommets enneigés.

Ruelle de Skradin

Sur un plateau

Un petit sentier escarpé nous permet de prendre de la hauteur et d’admirer un beau panorama sur les falaises et le lac.

Victor a la migraine, mais il grimpe quand même

Ca semble sec sec.

Petite pause

La vue est quand même bien sympathique

Ah oui, y’a aussi une grotte : « I’m Batman! »

Vue d’en bas : des cascades miniatures

Nous nous promenons un bon moment dans le secteur avant de rejoindre un dernier point de vue sur une île, sur laquelle a été construite un monastère, encore occupé aujourd’hui.

La rivière Krka ressemble plus à un lac à certains endroits

La petite île de Visovac et son monastère

Finalement, nous décidons de regagner Skradin pour la nuit et une fois n’est pas coutume, nous choisissons un chouette restaurant pour dîner et nous gaver de poisson pour Victor et de calamar pour moi.
Jeudi, le temps se détraque à nouveau. Nous remontons vers le parc de Paklenika qui était à la base l’un des objectifs de notre venue en Croatie : c’est un parc montagneux en bord de mer, réputé pour l’escalade et les grandes voies. C’est en fait l’endroit où se trouve le point culminant de la chaîne du Velebit et j’espérais initialement y faire un tour, mais les conditions climatiques en ont décidé autrement. A notre arrivée, l’office du tourisme nous prévient qu’il y a une alerte au vent jusqu’au lendemain et on hésite longuement à prendre directement le chemin du retour. Mais l’appel des falaises l’emporte et tant qu’à être là, on décide d’aller jeter un coup d’oeil (payant le coup d’oeil, il faut le dire…). Pour le canyon, nous espérions être à l’abri grâce aux falaises. Loupé : ça fait couloir de vent et on a le droit à de bonnes rafales. Victor bave devant le rocher et les quelques grimpeurs et nous remontons le canyon malgré les bourrasques et les flocons de neige qui arrivent jusqu’à nous, transportés par les rafales de vent.

Il ne pleut pas alors je m’obstine un peu à continuer la promenade et finalement cela nous occupe une grande partie de la journée. Nous atteignons un joli refuge gardé où nous prenons un thé chaud pour nous réchauffer avant de faire demi-tour.

Refuge

De retour à l’entrée du canyon et dans la zone de grimpe, Victor est trop tenté et il grimpe donc une longueur pour clôturer sa journée. Transie de froid, je ne me laisse pas tenter et nous allons nous trouver un logement pour la nuit.
Le lendemain, nous décidons de tenter notre première grande voie tous les deux. Nous avons pris des infos sur la voie très facile que nous souhaitons faire (max 4c et 5 longueurs) et partons gaiement. Enfin surtout fraichement au début, jusqu’à ce que le soleil se décide à sortir.

On prépare le matos

Canyon ensoleillé en cours de grimpe

Falaises

Nous mettrons 5 heures à grimper une voie qui devait en prendre 2 mais il faut bien découvrir. Ca laisse le loisir à Victor de se perdre, et à moi de me taper une ou deux petite crises de panique. On arrive enfin en haut, il est plus de 14h30, on grignote deux biscuits et je peux enfin faire pipi.

Wouhou, pause au sommet

L’expérience était belle, quoiqu’un peu flippante à mon goût. Heureusement, il y a un chemin de randonnée qui nous permet de redescendre plutôt que de devoir faire du rappel. Enfin, en théorie, car même en suivant les cairns, il s’agit plus de désescalader que de marcher… On finit par rejoindre le plancher des vaches et pouvoir déjeuner sur les coups de 16h. On est bien rincé !

Il faut ensuite penser à prendre le chemin du retour. On décide de passer par la route sinueuse qui longe la côte dalmate : c’est très beau et il n’y a personne.

La côte dalmate

On arrive dans la ville de Senj où nous avons réservé un logement une heure avant (à l’arrache toujours…) et y trouvons porte close. Après quelques échanges avec la voisine et tentative de communication téléphonique avec notre hôte, nous finissons par pouvoir nous installer.

Le samedi, ça commence à sentir la fin des vacances, mais il fait beau alors on prend notre temps.

Vue sur une île depuis Senj

On prend le chemin de l’Istrie pour visiter la jolie ville de Rovinj.

Un petit air d’Italie

Jolies façades

Ruelles

Puis nous prenons la route vers l’Italie en traversant un autre petit bout de la Slovénie par les petites routes pour éviter de payer la vignette… Nous posons notre tente à Vérone, dans un camping situé dans les ruines d’un château surplombant la ville.

Le lendemain, après une courte promenade dans Vérone, nous entamons les cinq heures de route qui nous séparent de Genève.

Bienvenue à Vérone

C’est une très jolie ville où il est agréable de déambuler au hasard.

On a bien le temps de pester contre la conduite italienne, d’apprécier notre arrivée dans le joli val d’Aoste et de nous émerveiller devant le Mont-Blanc et le glacier des Bossons en sortant du tunnel du Mont-Blanc. C’est une manière bien agréable de rentrer de vacances, sous un soleil radieux.

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1 réponse

  1. Pascal dit :

    Superbes photos des maisons colorées et surtout de ces beaux parcs (ça donne envie de se baigner, surtout quand on lit ça en ayant chaud !)
    La rivière Krka me rappelle des souvenirs (on l’avait longée côté slovène…)

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