Cascade Saddle and Rees Track
(Pour rattraper l’absence d’articles consistants de ces derniers temps, vous allez en avoir pour votre argent sur les deux prochains…)
Le 25 décembre, nos vacances commencent pour de bon et nous prenons la route vers 10h, direction le sud et Wanaka !
Nous faisons quelques petites pauses en chemin pour nous extasier -comme chaque fois que l’on y passe- devant les couleurs incroyables des lacs Tekapo et Pukaki et la beauté imposante d’Aoraki (Mt Cook).
Il fait beau et chaud à Wanaka et nous nous promenons au bord du lac pour nous dégourdir les jambes. Malgré nos multiples passages ici, nous n’étions jamais passé devant le célèbre arbre du lac Wanaka. C’est maintenant chose faite !
Nous dormons dans notre voiture, dans un camping basique du coin après un dîner fait des restes du repas de la veille. Une cane en profite pour nous amener sa couvée de canetons afin que nous les nourrissions et à vrai dire sa méthode est assez efficace…
Samedi 26, notre première petite expédition commence. Nous avons beaucoup hésité sur l’itinéraire et avons finalement arrêté notre choix sur une randonnée un peu ardue et qui demande pas mal de logistique puisqu’elle nous emmène des environs de Wanaka jusqu’aux abords de Glenorchy.
Cela veut aussi dire qu’en cas de météo défavorable, on peut se retrouver coincé quelque part et rater notre navette de retour. Heureusement, les prévisions météo décident d’être avec nous et nous prévoit de belles journées ensoleillées. D’autre part, notre deuxième jour dépendait (outre de la météo) des conditions du sentier -lequel est très fortement déconseillé en cas de pluie ou neige.
Nous laissons la voiture garée dans Wanaka pour les prochains jours et prenons un minibus qui nous emmène aux portes de la Matukituki Valley, dans le Mt Aspiring National Park (ce qui nous évite de conduire sur les 30km de piste avec gués…). La première journée est une mise en jambes gentille, avec un aller-retour de 10km (sans nos sacs que nous cachons à l’ombre de gros rochers) jusqu’à un beau point de vue sur le glacier Rob Roy. La promenade est très populaire et agréable. Il fait beau, nous sommes contents de marcher (sans sac…) et Victor teste gentiment son genou.
De retour à nos sacs, nous pique-niquons et nous mettons en route pour notre étape du jour, 9km plus loin : Aspiring Hut. Les sacs pèsent bien lourds sur les épaules mais nous profitons tout de même de la jolie vallée.
Comme d’habitude, Victor est angoissé à l’idée de ne pas avoir de place au refuge. Mais celui-ci est immense (38 lits) et quand nous arrivons, seuls un ou deux lits sont déjà occupés. Nous discutons un peu avec le ranger pour avoir son avis sur notre itinéraire du lendemain et l’état de Cascade Saddle. Il est très confiant sur les conditions et nous dit que les rares plaques de neige restantes sont évitables. Bingo, Cascade Saddle nous voici ! Nous choisissons deux lits dans la salle commune, juste devant l’immense baie vitrée. C’est un peu risqué s’il y a beaucoup de monde mais nous voulons profiter au maximum de la superbe vue sur la vallée et le Mt Aspiring.
Il est tôt et nous allons nous rafraichir dans un petit torrent. Il faut faire des choix stratégiques entre cramer au soleil ou bien se faire dévorer par les sandflies à l’ombre (elles n’aiment pas la chaleur…). L’eau est glacée mais c’est bien agréable. Nous entamons notre routine de lavage de nous-mêmes et de t-shirt qui ne nous quittera pas du séjour. Quand nous en avons assez de claquer les sandflies sur nos cuisses, nous rentrons bouquiner au refuge.
Nous ne serons qu’une dizaine au final, donc les lieux restent calmes, et personne d’autre n’a prévu de suivre notre itinéraire du lendemain. La nuit sera troublée par l’atterrissage d’un hélicoptère juste devant le refuge à une heure du matin pour évacuer l’un des occupants victime d’un malaise…
Le lendemain, nous sommes réveillés à 6h par les autres randonneurs qui viennent prendre le petit-déjeuner dans la salle commune. C’est le jeu et on ne tarde pas trop à se lever car les sandflies viennent également de se réveiller… On se met en route à 7h30, pleinement conscients que la journée va être longue. 15km seulement mais 1400m de dénivelé positif sur les cinq premiers kilomètres puis une longue descente jusqu’à Dart Hut, notre étape du soir. Les panneaux du DOC annoncent 8 à 10h de marche et on sait bien qu’on sera plus proche du deuxième… La première heure est très dure psychologiquement et ressemble à ça :
Heureusement, au bout d’une heure et demie, on sort la tête de la forêt et on en prend plein les mirettes avec une vue imprenable sur la Matukituki Valley.
On voit également la tête de la pente qui se durcit sérieusement et passe en mode “rock scrambling”, où les deux jambes et deux bras sont requis pour grimper.
Nous faisons une petite pause snack avant de tomber sur le lieu photogénique où le groupe de cinq chinois d’Auckland qui nous précède passe vingt minutes à faire des photos. On ne se plaint quand même pas de cette pause forcée car la vue est ouf et on peut avoir une petite photo à deux !
Ensuite on reprend la session de hissage jusqu’en haut et après trois heures de montée, et une première nevé contournée sur le haut du chemin, nous sommes enfin au Pylon !
La vue à 360° est incroyable, d’un côté la Matukituki Valley et de l’autre le glacier Dart.
Nous quittons nos amis Jafa* ici car eux font la randonnée à la journée et redescendent sur Aspiring Hut (je ne les envie pas, la descente est réputée horrible).
*Petite note culturelle : les chinois rencontrés au refuge et sur le chemin sont d’Auckland et sont donc des Jafa, qui signifie de manière acronyme et très poétique “Just Another Fucking Aucklander” (moi je trouve ça mignon :p)
Nous décidons de poursuivre jusqu’à Cascade Saddle avant de pique-niquer, afin d’être à peu près à mi chemin pour la pause déjeuner. Nous croisons deux randonneurs sur la fin de la première partie de la descente, juste avant une petite traversée de rivière que nous passons pieds nus (chochottes un jour…).
L’arrivée à Cascade Saddle nous dévoile une vue dégagée sur le glacier et on se régale de la vue en pique-niquant.
On se dit que le plus dur est fait. Erreur ma bonne dame, la descente jusqu’à la face terminale du glacier est un cauchemar interminable à base de pierriers glissants et poussiéreux. L’arrivée en bas est un soulagement.
Le décor est complètement différent ici : très minéral et désertique. Au moins maintenant, il n’y a plus que du plat. La dernière partie est longue, mais facile. En s’éloignant du glacier on retrouve de la verdure et on découvre de nouvelles langues glaciaires.
Histoire de ne pas s’ennuyer, nous avons le droit à deux traversées de torrent un peu animées (et ceux-là, on ne se pose même pas la questions d’enlever les chaussures…). L’eau monte seulement au genou mais il y a suffisamment de courant pour que je ne puisse pas traverser toute seule et c’est un peu impressionnant, surtout quand on voit que le torrent débouche sur la Dart River dont les flots sont sacrément tumultueux (Pas de panique : il n’a pas plu depuis plusieurs jours donc le niveau n’est pas dangereux lors des traversées, les fontes de neige de l’après-midi le gonfle un peu tout de même).
La journée se fait longue et je suis sûre de voir la hut au loin avant de me rendre compte que c’était un gros rocher, oh la désillusion…
Finalement, nous arrivons à Dart Hut à 18h, il y a encore plein de place et on part se rafraichir à la rivière, bien contents d’être arrivés. Le soir, on ne fait pas long feu !
Le lendemain matin, la journée étant courte, nous prenons notre temps.
Nous sommes désormais sur un circuit plus simple : la Rees track. Au programme : un petit col à passer, 10km de sentier pour 600m de denivelé positif puis négatif, une petite sieste à Rees Saddle et nous arrivons tranquillement à Shelter Rock Hut en milieu d’après-midi.
Nous passons un long moment près de la rivière (il fait chaud et il y a du vent : le combo gagnant contre les sandflies) à profiter du soleil.
Le dernier jour est également très agréable. Il nous reste à parcourir 19km pour rejoindre le parking où nous attend notre navette à 16h. On prend de la marge (trop…) en partant vers 7h30 (le temps de marche indiqué est de 6 à 8h) et on profite de la longue traversée de vallée verdoyante avec vue sur le Mt Earnslaw et ses glaciers.
Comme nous arrivons à 14h au parking, nous allons nous poser et bouquiner au bord de la rivière en attendant le 4×4 qui nous ramène à Glenorchy après vingt minutes de piste.
Puis changement de véhicule pour rejoindre Queenstown où une chambre et une douche nous attendent à la YHA. Pas de savon, pas de shampoing dans nos sacs, il faut être inventif pour récupérer un récipient et le remplir de savon pour les mains. Je grille la place d’une mamie chinoise qui a complètement buggé en nous voyant nous précipiter vers la douche avec Victor. Nous mettons ensuite notre plus belle tenue pour aller prendre un verre en ville (soit notre short de rando et le t-shirt rincé la veille à la rivière – on n’allait pas porter des vêtements en plus juste pour ça hein !). Après quatre jours à manger de la nourriture de randonnée, le dîner de ce soir nous hantait depuis déjà deux bonnes journées : ce soir ça sera fajitas (oui, c’est là que j’avais mangé les meilleures fajitas du monde !). Et ensuite -comme à chaque fois que l’on vient à Queenstown d’ailleurs- on profite à fond de la “nightlife” en allant se coucher à 21h30.
Nous voilà arrivés au mercredi 30 décembre. Et aujourd’hui, c’est repos ! Après un délicieux muffin dans un café de Queenstown, nous prenons le bus pour Wanaka vers 9h. Le chauffeur roule comme une brute à travers le Crown Range et arrive avec vingt minutes d’avance sur l’horaire annoncée. Là, on retrouve Alex (le pote de Victor qui a passé le réveillon avec nous) pour se raconter nos péripéties et organiser chacun la suite de nos aventures. Après quelques hésitations logistiques, on se décide pour une nouvelle randonnée de 3 jours dès le lendemain, et pour bien profiter de notre journée de repos, on part faire une après-midi d’escalade en salle , pour tester les cadeaux que Santa a apporté ! Bref, on finit la journée épuisés, encore plus qu’après notre traversée de Cascade Saddle…
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